Avec InvestAI, l'Union européenne a dévoilé un plan de 200 milliards d'euros pour développer son infrastructure d'intelligence artificielle et rivaliser avec les géants mondiaux de la tech, en construisant des gigafactories dédiées à l'IA.
![L'Europe veut accélérer le rythme sur l'IA à vitesse grand V © Microsoft Designer, pour Clubic](http://pic.clubic.com/2005815a2277621/1200x686/smart/l-europe-et-l-intelligence-artificielle.jpg)
En déplacement à Paris dans le cadre du Sommet d'action sur l'intelligence artificielle, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait une sacrée annonce ce mardi 11 février. Bruxelles va mobiliser 200 milliards d'euros d'investissements dans l'IA. Et un nouveau fonds européen de 20 milliards d'euros sera exclusivement dédié à la construction de gigafactories d'IA, des infrastructures essentielles pour développer les modèles d'intelligence artificielle les plus avancés.
Des usines géantes dédiées à l'IA pour aider les acteurs européens à se développer dans le secteur
Après des annonces folles de 10 milliards de dollars pour un supercalculateur ou de 52 milliards pour plusieurs autres installations en France, l'Europe ne cache pas non plus ses ambitions dans la course mondiale à l'intelligence artificielle.
Le nouveau programme baptisé InvestAI, présenté par Ursula von der Leyen, donne un nouveau sens à la stratégie européenne sur l'intelligence artificielle. « L'IA améliorera nos soins de santé, stimulera notre recherche et notre innovation », a-t-elle déclaré, soulignant la volonté de faire de l'IA « une force pour le bien et pour la croissance ».
Le projet prévoit la création de quatre gigafactories d'IA à travers l'Union européenne. Ces installations seront équipées d'environ 100 000 puces d'IA de dernière génération chacune, soit une capacité quatre fois supérieure aux infrastructures actuelles. Un investissement stratégique qui vise à doter l'Europe d'une puissance de calcul comparable aux leaders mondiaux que sont les États-Unis et la Chine.
L'originalité du projet réside dans son approche collaborative. Inspiré du modèle du CERN, l'organisation européenne pour la recherche nucléaire, ce partenariat public-privé permettra à toutes les entreprises européennes, pas uniquement aux géants du secteur, d'accéder à une infrastructure de pointe pour développer leurs propres projets d'IA.
La volonté de construire un vrai écosystème européen de l'intelligence artificielle
Le financement d'InvestAI repose sur un modèle assez particulier à plusieurs niveaux. Les fonds proviendront de programmes existants de l'UE, notamment le programme pour une Europe numérique, Horizon Europe et InvestEU. Les États membres pourront également contribuer via leurs enveloppes de cohésion.
« Avec la Commission européenne, le groupe BEI (Banque européenne d'investissement) renforce son soutien à l'intelligence artificielle, un moteur essentiel de l'innovation et de la productivité en Europe », a réagi Nadia Calviño, la présidente de la Banque européenne d'investissement, qui veut prendre toute sa part. L'Union européenne rappelle au passage sa volonté de créer un écosystème d'IA à la fois robuste et éthique.
Cette annonce fleuve rejoint déjà les sept premières usines d'IA annoncées en décembre par Bruxelles, avant les cinq autres qui seront dévoilées « bientôt », comme le promet la Commission. Avec un investissement public initial de 10 milliards d'euros, ce programme devrait catalyser plus de dix fois ce montant en investissements privés, pour positionner l'Europe comme l'acteur majeur de l'IA mondiale qu'elle souhaite devenir. Une ambition martelée à de très nombreuses reprises à Paris depuis quelques jours.