Microsoft vient de signer trois contrats solaires totalisant 389 mégawatts aux États-Unis. Une course contre la montre pour alimenter des data centers toujours plus gourmands, alors que ses émissions indirectes ont bondi de 30,9 % en 2024.
![© EDP](http://pic.clubic.com/2c2c7e9c2277723/1200x628/smart/microsoft-x-edp-solaire.jpg)
Depuis 2022, la consommation électrique des géants tech a doublé sous l’effet de l’IA générative. Pour Microsoft, l’enjeu est double : répondre à la demande tout en respectant son engagement « carbone négatif » d’ici 2030. Le dernier coup d’accélérateur ? Trois nouvelles fermes solaires aux États-Unis, développées avec EDP Renewables.
Le solaire, pari tactique pour une croissance exponentielle
Les nouveaux projets Wolf Run (Illinois), Hickory (Ohio) et Cattlemen II (Texas) illustrent la stratégie « vitesse avant tout » de Microsoft. Développés avec EDP Renewables, ces parcs hybrides intègrent des batteries lithium-ion pour fournir 70 % d’énergie renouvelable en continu.
Un choix dicté par les réalités du terrain : « Les fermes solaires peuvent être opérationnelles en 18 mois, contre 5 ans pour des centrales thermiques », précise l’accord avec EDP. Une rapidité cruciale alors que chaque nouveau data center consomme jusqu’à 100 MW – l’équivalent de 80 000 foyers américains.
Le bilan environnemental révèle des contradictions. Si Microsoft a réduit ses émissions directes de 6 % depuis 2020, ses émissions indirectes (scope 3) ont grimpé de 30,9 % en 2024. En cause : les matériaux de construction des data centers, dont le béton et l’acier représentent la majorité du bilan carbone.
![Datacenter. © Shutterstock](http://pic.clubic.com/e734aba72082642/1000x667/smart/datacenter.jpg)
Pour compenser, le groupe a acheté 7 millions de crédits carbone à Chestnut Carbon en 2024 via des projets de reforestation. Une approche critiquée par plusieurs ONG, qui dénoncent des « solutions temporaires sans impact systémique » selon les analyses du MIT.
Mix énergétique : la diversification forcée
Cette poussée solaire n’efface pas les précédents choix technologiques. En 2024, Microsoft s’était tourné vers des SMR (small modular reactors) nucléaires via un partenariat avec Constellation Energy. Un projet toujours d’actualité, complété par un accord historique de 10,5 GW d’énergies renouvelables avec Brookfield Asset Management.
« Notre approche combine solutions immédiates et innovations long terme », explique un porte-parole cité par TechCrunch. Parmi les axes de recherche : le recours au CLT (cross-laminated timber), un matériau bois réduisant de 35 % les émissions liées à la construction. Conclusion
Avec 19,8 GW d’énergies vertes sous contrat, Microsoft montre la voie d’une transition accélérée. Mais le défi reste titanesque : chaque augmentation de 1 % de la puissance de calcul nécessite 2,5 % d’énergie supplémentaire selon l’AI Now Institute. La clé résidera peut-être dans les batteries nouvelle génération – le géant investit massivement dans les technologies sodium-ion, moins dépendantes des métaux rares.
Source : EDP, Microsoft