Se pourrait-il que la fin de production annoncée chez les géants de la DRAM fasse grimper les prix des barrettes de DDR3/DDR4 ?
Depuis quelques jours, les sources concordent et se multiplient pour annoncer ce qui devait arriver un jour : la DDR5 se prépare à complètement remplacer, et donc à faire disparaître les précédentes générations.
De manière un peu surprenante, les DDR3 et DDR4 sont sur la sellette en même temps. C'est que la transition générationnelle n'est pas la seule en cause chez les grands fabricants de DRAM.
Fin de vie, car baisse de la demande
Si la technologie est bien plus ancienne, la DDR5 ou, de son nom complet, la Double Data Rate 5 Synchronous Dynamic Random-Access Memory, s'est invitée sur le marché grand public avec la sortie d'Alder Lake.
Cette 12e génération de processeurs Intel a permis la démocratisation d'un type de mémoire qui piaffait d'impatience de venir concurrencer la DDR3, alors encore utilisée en entrée de gamme, la DDR4, qui constituait le gros du marché. Cette concurrence s'est intensifiée avec les années et l'adoption par AMD par l'architecture Zen 4 des Ryzen 7000, fin 2022.
Depuis, les géants de la DRAM n'ont eu de cesse de promouvoir la DDR5, au détriment des générations précédentes, mais nous ne nous attendions pas forcément à une telle décision. Selon les informations de plusieurs de nos confrères, Micron, Samsung et SK Hynix ont tous trois plus ou moins acté l'arrêt de leur production de DDR3/DDR4 pour la fin de cette année.
La concurrence chinoise
Ces trois entreprises produisent l'essentiel des puces de DRAM utilisées dans le monde, et leur objectif est très clair : délaisser les DDR3/DDR4 pour se focaliser sur des types de mémoire où il est possible de dégager des marges plus importantes. On pense bien sûr à la DDR5, mais aussi à la HBM.
Alors que la DDR3 et la DDR4 sont de moins en moins demandées, il existe tout de même encore un marché pour ces produits. Le monde de l'entreprise bouge moins vite, et si les marges des fabricants américains/sud-coréens baissent, ce n'est pas seulement à cause d'une réduction de la demande. Non, la montée en puissance d'entreprises chinoises rebat les cartes.
Les deux principaux fabricants chinois, ChangXin Memory Technology et Fujian Jinhua, ont considérablement progressé ces dernières années, et s'il n'est pas encore question pour elles de produire de la DDR5, la DDR4 n'est clairement plus un problème. Plus important encore, elles sont en mesure de produire des puces à moindre coût, réduisant encore la marge des Micron, Samsung et SK Hynix.
Sur ce type de produits en fin de vie, on comprend alors que les sociétés américaines et sud-coréennes ne cherchent plus la confrontation avec les sociétés chinoises. Reste que la montée en puissance de ces dernières devrait rapidement leur ouvrir les portes de la DDR5, et peut-être aussi de la plus rentable de toutes les puces mémoires, la HBM.
22 novembre 2024 à 09h30
Source : TechPowerUp, Tom's Hardware
