Une nouvelle frontière s'ouvre dans les laboratoires de Google. Les équipes d'ingénieurs du groupe se sont attelées au développement d'un système d'intelligence artificielle capable d'assister les chercheurs dans un secteur précis de la médecine.

 L'idée de ce projet est de créer une collaboration entre l'IA et les scientifiques, où l'IA peut apporter son expertise dans l'analyse de données et la génération d'hypothèses. © Pickadook / Shutterstock
L'idée de ce projet est de créer une collaboration entre l'IA et les scientifiques, où l'IA peut apporter son expertise dans l'analyse de données et la génération d'hypothèses. © Pickadook / Shutterstock

Le projet en question est développé par Google Research, la division de recherche et développement de Google. Son rôle principal est d'explorer et de développer de nouvelles technologies et de nouveaux produits dans des domaines très variés : réalité virtuelle, énergie, santé ou intelligence artificielle. Elle collabore avec de nombreuses entités tant externes qu'internes, comme l'entreprise DeepMind, par exemple, elle aussi filiale du groupe Alphabet.

Cette division vient de dévoiler un assistant virtuel spécialisé, basé sur Gemini 2.0, destiné à épauler les chercheurs en biomédecine. Un domaine de la médecine qui applique les principes et les techniques de la biologie et des sciences connexes (biochimie, biophysique, biologie moléculaire, etc.) à la compréhension, au diagnostic et au traitement des maladies humaines. Un projet qui ne manque pas d'ambition, même si ses créateurs préfèrent parler modestement d'un système d'IA « co-scientifique » ; c'est-à-dire qu'il n'a pas été développé (pour l'instant) afin de remplacer les chercheurs humains.

L'IA comme outil de découverte scientifique

Ce « co-scientifique » mobilise plusieurs modèles d'IA interconnectés qui analysent les objectifs de recherche, parcourent la littérature scientifique et affinent leurs propositions grâce à un mécanisme d'auto-amélioration. Les différents agents qui le composent sont capables de débattre entre eux, dans une approche similaire à d'autres modèles de raisonnement comme Gemini Flash Thinking et OpenAI o3.

Les chercheurs peuvent interagir avec ce système en lui soumettant leurs hypothèses, leurs références bibliographiques et leurs objectifs. L'IA analyse ces données et leur propose ensuite de nouvelles pistes de recherche, tout en maintenant un dialogue avec les scientifiques via une interface classique et accessible de chatbot.

 Gemini peut être entraîné sur des ensembles de données spécifiquement conçus pour développer des compétences de raisonnement dans des domaines précis. © lilgrapher / Shutterstock
Gemini peut être entraîné sur des ensembles de données spécifiquement conçus pour développer des compétences de raisonnement dans des domaines précis. © lilgrapher / Shutterstock

Des résultats prometteurs sous le microscope

Les premiers tests en laboratoire sont déjà assez positifs. Le système a notamment suggéré de nouvelles utilisations de médicaments existants pour traiter la leucémie myéloïde aiguë (cancer du sang et de la moelle osseuse). Une piste qui s'est avérée pertinente lors des expérimentations ultérieures.

En parallèle, une équipe de l'Université Stanford s'est penchée sur les suggestions du système concernant la fibrose hépatique (accumulation excessive de tissu cicatriciel dans le foie), concluant que ces pistes de recherche méritaient une exploration scientifique plus poussée.

Le verdict de différents chercheurs en biomédecine ; invités à se pencher sur les propositions du système ; est très encourageant : comparé aux autres systèmes d'IA multi-agents moins spécialisés, ce « co-scientifique » génère des hypothèses plus pertinentes.

Gardons tout de même à l'esprit que même s'il affiche des performances saluées par les chercheurs, ce système reste un modèle d'IA et comme tous ses prédécesseurs, il ne possède pas de véritable compréhension ou de connaissances originales. Il excelle simplement ans l'analyse de vastes ensembles de données et la mise en relation d'informations existantes, mais ne peut se substituer à l'intuition et à l'expertise des chercheurs humains.

Ce domaine évoluant à une vitesse fulgurante, il est néanmoins difficile de prédire avec certitude ce qu'une telle IA serait capable de faire à l'avenir. Même si Google clame pour le moment qu'il ne s'agit pas de remplacer les humains, il est plus que probable que le rôle des chercheurs évoluera considérablement dans les prochaines années avec l'arrivée de tels outils.

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Google invite désormais la communauté scientifique à expérimenter cet outil via son programme Trusted Tester, qui donne accès à l'interface utilisateur et à une API intégrable aux outils existants. Une belle opportunité pour les chercheurs qui se demanderaient s'il y a vraiment bénéfice à tirer de cette technologie.

Source : Ars Technica