40 % des enfants dans le monde pourraient être myopes d'ici à 2050, alertent des chercheurs sud-coréens. En cause, un temps d'écran toujours plus élevé qui affecterait directement la santé oculaire.

C'est un sujet qui est de plus en plus évoqué par les instances sanitaires. Un temps d'écran trop conséquent a des répercussions néfastes pour les enfants, non seulement en ce qui concerne leur développement, mais également au regard de leur sommeil, de leur condition physique et de leur santé mentale.
Bien évidemment, les écrans affectent également la santé oculaire, avec une recrudescence des cas d'astigmatisme et de fatigue, ou de sécheresse oculaire. Mais il semblerait que la myopie, elle aussi, puisse être provoquée par une surexposition aux écrans.
Le risque augmente au bout d'une heure quotidienne sur les écrans
Ce sont les résultats d'une méta-analyse d'une ampleur inédite menée par des chercheurs sud-coréens. Leur travail compile les résultats de 45 études internationales, totalisant plus de 335 000 participants à travers le monde avec un âge moyen de 9 ans.
Ainsi, les scientifiques estiment qu'une heure supplémentaire d'écran par jour est associée à une augmentation de 21 % du risque de myopie chez les enfants, adolescents et jeunes adultes. Et ce risque croît de manière exponentielle selon le temps passé devant un écran. Dès une heure d'exposition quotidienne, il grimpe de 5 %, pour atteindre une hausse de 97 % après quatre heures. Au-delà de cette durée, les risques grimpent plus lentement, tandis qu'aucune association claire avec la myopie n'a pu être établie pour une utilisation de l'écran inférieure à une heure par jour.
Le risque de myopie est 28 % plus élevé chez ceux qui jonglent entre plusieurs écrans, contre une augmentation de seulement 9 % pour ceux qui se limitent à un seul dispositif. Ces résultats suggèrent que la diversification des écrans pourrait exercer une pression plus forte sur la vision, accentuant le développement de la myopie.

Comment prévenir les risques ?
Les auteurs expliquent tout de même que leur analyse présente quelques limites. Des recherches supplémentaires doivent donc être réalisées pour affirmer à 100 % que l'exposition aux écrans entraîne le développement de la myopie. Cette pathologie est aussi issue de facteurs génétiques ainsi que de certaines pratiques comme le fait de concentrer sa vue sur des objets rapprochés pendant des périodes prolongées, comme lorsque l'on fixe un écran.
« Cette méta-analyse, qui s'ajoute aux études de l'“expérience naturelle” des fermetures de COVID, suggère fortement que la combinaison de jeunes enfants gardés à l'intérieur et passant beaucoup de temps sur des écrans n'est pas bonne pour leurs yeux et qu'elle entraîne la myopie », commente Chris Hammond, ophtalmologue au King's College de Londres.
Pour protéger la santé oculaire des plus jeunes, les chercheurs recommandent avant tout de limiter le temps d'écran à moins d'une heure par jour. Mais cette seule mesure pourrait ne pas suffire. Il est essentiel d'encourager les activités en extérieur, connues pour réduire le risque de myopie, et de limiter l'ensemble des tâches impliquant une vision de près, comme la lecture prolongée ou les devoirs sans pauses.
En France, le temps d'écran moyen quotidien d'un enfant de 2 ans est de 56 minutes, puis de 1 h 20 à 3 ans et demi, et enfin de 1 h 34 à 5 ans et demi, selon une étude.
Sources : The Guardian, Jama Network