Les écrans sont nocifs, on commence à le savoir. Mais à un point que, peut-être, l'on n'imaginait pas encore !
Depuis plusieurs années maintenant, nous savons que le temps que nous passons derrière des écrans peut avoir des effets négatifs sur notre santé. Régulièrement, des applications comme TikTok par exemple, sont pointées du doigt pour leur caractère addictif et pour les conséquences désastreuses qu'elles peuvent avoir sur le cerveau et le corps des plus jeunes.
La maladie des écrans
À quel point les écrans peuvent faire mal aux très jeunes enfants ? C'est un problème qui est de plus en plus étudié par les spécialistes. Et leurs premières conclusions sont alarmantes, au point qu'il est possible de dire qu'une bombe a été jetée sur la jeunesse avec cette invention. Le nom de cette bombe ? La « maladie des écrans », d'après le mot de la pédopsychiatre Stéphanie Dauver.
Elle donne dans une interview avec Ouest France un premier descriptif des symptômes : « quand un bébé ne me jette pas un regard en entrant dans la pièce. Quand il n'a pas de contact visuel avec ses parents. Quand il n'a pas de gestes sociaux (comme sourire en réponse ou faire bravo avec les mains à 12 mois). Quand il ne cherche pas à se saisir des jouets que je lui présente… »
À un moment donné, il est trop tard
Et le problème est particulièrement sérieux, car en plus du déficit d'attention généré par les écrans, maintenant assez connu, cette surexposition serait « un facteur de développement d’une forme d’autisme ». Par ailleurs, cette maladie, qui entraîne des retards de la motricité et du langage, touche les foyers les plus modestes, où les enfants sont en moyenne plus présents devant les écrans.
« Ils n’ont pas conscience de l'effet délétère qu'ont les écrans sur leur bébé. Ils pensent même que cela va accélérer leur maîtrise du langage ! De fait, ils parlent parfois trois langues, mais sont incapables de s'intéresser à autre chose que ce sur quoi ils ont pris l'habitude de se focaliser » pointe du doigt Stéphanie Dauver.
Une situation d'autant plus compliquée qu'elle est difficilement réversible avec le temps. « Dans le développement, vous avez des fenêtres temporelles pour passer des étapes. Si elle est ratée, c’est trop tard pour la rouvrir », rappelle la pédopsychiatre. Ainsi, si vers les 13-14 mois, il est encore possible de reprendre le développement de l'enfant en le privant totalement d'écran, « après l’âge de 2 ans et demi, c’est catastrophique. »
Source : Ouest France