Le FBI attribue officiellement à la Corée du Nord le vol record de 1,5 milliard de dollars en Ethereum sur la plateforme Bybit, en confirmant l'implication du groupe Lazarus dans cette attaque sans précédent.

Le monde des cryptomonnaies a connu un séisme le 21 février 2025 avec le piratage massif de la plateforme Bybit. Ce hack a permis aux attaquants de s'emparer de 400 000 jetons Ethereum, valorisés à environ 1,5 milliard de dollars. Dans un communiqué officiel publié mercredi soir, dont nous avons pu prendre connaissance ce jeudi 27 février, le FBI dit avoir formellement identifié des hackers liés au régime nord-coréen comme responsables de cette opération, désormais considérée comme le plus important vol de cryptomonnaies jamais réalisé.
Comment les hackers nord-coréens ont orchestré le casse du siècle
Les pirates, qui ont té identifiés sous les noms « TraderTraitor » et « Groupe Lazarus », ont déployé une stratégie sophistiquée qui implique la diffusion d'applications de trading de cryptomonnaies infectées par des malwares, comme l'indique le communiqué relayé par l'Associated Press. Ces outils malveillants ont permis aux attaquants de détourner un transfert routinier depuis un portefeuille « froid » (hors ligne) de Bybit vers des adresses non autorisées.
La cyberattaque surpasse largement le précédent record de 620 millions de dollars dérobés en 2022, également attribué au groupe Lazarus. Mais ce qui rend ce hack particulièrement notable, c'est qu'il visait une plateforme centralisée, alors que les attaques majeures ciblent habituellement des protocoles décentralisés.
Les répercussions ont en tout cas été immédiates sur le marché des cryptomonnaies avec une baisse significative des cours. Le Bitcoin, qui avait atteint 100 000 dollars le mois dernier, a chuté à 82 000 dollars jeudi. Oui, les investisseurs sont inquiets de la certaine vulnérabilité du secteur.
Une opération au service du régime nord-coréen
Selon les renseignements sud-coréens, la Corée du Nord aurait dérobé environ 1,2 milliard de dollars en cryptomonnaies ces cinq dernières années. Ces fonds constituent une source vitale de devises étrangères pour le régime de Pyongyang, qui est sous sanctions internationales. Ils financeraient même directement son programme d'armes nucléaires.
Les hackers nord-coréens ont déjà lancé une vaste opération de blanchiment. Le FBI a confirmé que le groupe « TraderTraitor » convertit rapidement les actifs volés en Bitcoin et autres cryptomonnaies. Il les disperse ensuite à travers des milliers d'adresses sur différentes blockchains. Les analyses indiquent d'ailleurs qu'environ 10% des fonds (140 millions de dollars) auraient déjà été blanchis via diverses plateformes d'anonymisation.
Bybit et son PDG Ben Zhou ont promis une récompense de 140 millions de dollars pour toute information qui permettrait de tracer et geler les fonds volés. Parallèlement, un panel d'experts de l'ONU enquête sur 58 cyberattaques nord-coréennes présumées entre 2017 et 2023, ayant permis de dérober près de 3 milliards de dollars destinés au développement d'armes de destruction massive.