La directrice générale de la DGSI met en garde contre les mécanismes de manipulation de l’information sur les réseaux sociaux. Selon elle, les algorithmes favorisent certains contenus et peuvent être utilisés à des fins de déstabilisation.

Le logo de la DGSI - © T. Schneider / Shutterstock
Le logo de la DGSI - © T. Schneider / Shutterstock

La diffusion de l’information sur les réseaux sociaux ne relève pas du hasard. C'est ce qu'affirme Céline Berthon, à la tête de la DGSI qui met en avant les risques liés aux algorithmes.

Elle estime qu'ils hiérarchisent les contenus selon des logiques opaques. Elle alerte sur leur potentiel à amplifier des débats et à influencer l’opinion publique.

Les algorithmes des réseaux sociaux influencent la perception de l’information et peuvent servir des stratégies de déstabilisation

Les réseaux sociaux ne se contentent pas de relayer des contenus, ils les organisent et les mettent en avant selon des critères bien précis. Céline Berthon insiste sur ce point, auprès de nos confrères de France Info.

« Aujourd'hui, beaucoup d'individus consomment de l'information exclusivement sur les réseaux sociaux. Il faut impérativement retenir que ce qu'on voit sur TikTok ou sur d'autres n'est pas nécessairement la vérité, et n'atterrit pas en tête des suggestions tout à fait par hasard, il y a des algorithmes », alerte Céline Berthon auprès de nos confrères de France Info.

Elle fait ainsi référence à la « psychose sur les punaises de lit », qui avaient pullulé sur les réeaux sociaux, notamment sur TikTok. Elle pense, à l'instar de Jean-Noël Barrot, alors ministre délégué français à l'Europe, selon lequel « la polémique a été artificiellement amplifiée sur les réseaux sociaux par des comptes dont il a été établi qu’ils sont d’inspiration ou d’origine russe », qu'« il y a eu manipulation ou amplification de l'information ».

Plus discrète, mais tout aussi dangereuse, car contrairement aux attaques physiques, elle exploite la confiance des utilisateurs dans les plateformes qu’ils consultent quotidiennement. Les algorithmes favorisent l’engagement, ce qui pousse certains contenus à être massivement diffusés, sans que leur provenance ou leur fiabilité ne soient toujours vérifiées. Et ainsi de suite pour la patronne de la DGSI qui estime que ces méthodes visent à « faire monter ce débat et opposer en France des idées politiques, fracturer la population française ». Elle appelle donc à la plus grande vigilance.

Source : FranceInfo