La course à l'éducation en intelligence artificielle s'accélère. Pendant qu'en France, l'IA arrive au collège et lycée, la Chine étend son programme dès l'école primaire.

Alors que l'intelligence artificielle est en train de réinventer nos sociétés, plusieurs pays ont déjà lancé des programmes ambitieux pour former leur jeunesse. C'est le cas de la France où, Elisabeth Borne l'a annoncé, les cours d'IA seront obligatoires dès la 4ème à partir de la prochaine rentrée scolaire. La Chine va plus loin en déployant carrément un enseignement dès l'école primaire. Deux visions stratégiques qui diffèrent pour préparer les générations futures.
La France mise sur un programme d'IA ciblé collège-lycée
La ministre de l'Éducation Élisabeth Borne a dévoilé il y a quelques semaines un plan d'apprentissage qui sera déployé dès septembre pour les élèves de 4ème et de seconde. Ce programme en ligne débutera par une évaluation des connaissances, suivie de modules personnalisés couvrant les fondamentaux du « prompting », le fonctionnement des systèmes d'IA et leurs implications éthiques.
Cette formation abordera également des aspects essentiels comme l'impact environnemental des technologies d'IA, et la question des biais algorithmiques, pour la sécurité. Un volet complet qui montre l'ambition française de sensibiliser les adolescents aux multiples dimensions de cette révolution technologique.
En parallèle, le gouvernement lancera un appel à projets dans le cadre de France 2030 pour développer une « IA souveraine » destinée aux enseignants. Cette initiative vise à soutenir les pratiques pédagogiques et préparer un déploiement opérationnel prévu pour 2026-2027, tout en renforçant l'autonomie technologique nationale.
La Chine adopte une approche plus précoce et intensive
On pourrait presque regretter que la France ne lance pas ses élèves plus tôt dans le bain de l'intelligence artificielle. Car la Chine a frappé fort en annonçant, par le biais de la Commission municipale de l’éducation de Pékin, l'introduction de cours d'IA dans toutes ses écoles primaires et secondaires dès cette année, comme le rapporte Le Parisien.
Chaque établissement devra programmer au minimum huit heures de formation par an, avec une flexibilité permettant soit des cours dédiés, soit une intégration aux matières scientifiques existantes.
L'approche de l'empire du Milieu se distingue par ses méthodes innovantes qui incluront des « compagnons IA » et des assistants de recherche virtuels pour faciliter l'apprentissage par interaction humain-machine. Voilà une pédagogie résolument tournée vers la pratique, dans un pays qui voit déjà émerger des champions nationaux comme DeepSeek, capable de rivaliser avec ChatGPT, ou encore plus récemment Manus.
Plus ambitieux encore, Pékin prévoit de développer des collaborations entre les universités et les écoles secondaires pour identifier et cultiver les talents exceptionnels dès leur plus jeune âge. La Chine affiche ici ses ambitions de leadership mondial dans le domaine de l'IA, ambitions soutenues directement par le président Xi Jinping.