Un obstacle majeur vient d'être franchi pour le gaming sur PC ARM avec l'annonce d'Epic Games et Qualcomm. Les deux géants unissent leurs forces pour adapter Fortnite et son système anti-triche aux appareils Windows équipés de processeurs Snapdragon X.

Fortnite - © Epic Games
Fortnite - © Epic Games

L'écosystème des PC sous Windows ARM connaît un développement accéléré depuis l'arrivée des Copilot+ PC propulsés par les puces Snapdragon X. Ces machines offrent d'excellentes performances générales, mais se heurtaient jusqu'à présent à un mur presque infranchissable dans le domaine du jeu vidéo : l'incompatibilité avec les systèmes anti-triche fonctionnant au niveau du noyau du système d'exploitation. Le succès des plateformes alternatives comme le Steam Deck a montré l'importance cruciale de cette compatibilité pour l'adoption massive d'une nouvelle architecture.

La fin d'un obstacle technique majeur

Le problème fondamental des PC ARM réside dans la différence d'architecture avec les systèmes x86/x64 traditionnels. Si Windows peut émuler la plupart des applications avec une efficacité surprenante, cette approche échoue pour les logiciels nécessitant un accès privilégié au noyau du système, comme les anti-triche.

Easy Anti-Cheat, développé par Epic Games, requiert justement cet accès profond pour prévenir efficacement les tricheries dans les jeux multijoueurs. Sans version native ARM, des jeux populaires comme Fortnite étaient simplement impossibles à faire fonctionner sur ces machines. L'adaptation annoncée représente donc bien plus qu'un simple portage technique. Elle témoigne d'une reconnaissance de l'importance croissante de l'écosystème ARM dans le paysage PC.

Fortnite - © Epic Games
Fortnite - © Epic Games

La portée de cette annonce dépasse largement le cadre de Fortnite. Easy Anti-Cheat est utilisé par des centaines de jeux, incluant des titres majeurs comme Elden Ring, The Finals, Rust ou Fall Guys. Epic Games prévoit de rendre cette compatibilité accessible à tous les développeurs via son SDK Epic Online Services. Cela signifie que n'importe quel studio utilisant déjà cette technologie pourra, avec un effort minimal, rendre ses jeux compatibles avec les PC Snapdragon.

Comme l'indique Epic dans son communiqué, Fortnite servira de phase de test grandeur nature : « L'épreuve de la compatibilité anti-triche sur Windows on Snapdragon avec Fortnite contribuera à garantir des implémentations fluides dans d'autres jeux ».

Des perspectives prometteuses malgré des défis persistants

L'année dernière a vu l'introduction de nombreux PC portables sous Windows 11 basés sur ARM, transformant progressivement le paysage informatique. Les appareils équipés des processeurs Snapdragon X représentent un segment en croissance sur PC, bien que le gaming ne soit pas encore la priorité de Qualcomm et Microsoft sur ce sujet.

Les architectures alternatives gagnent toutefois du terrain face à l'hégémonie x86. À l'instar du Steam Deck sous Linux, chaque avancée en termes de compatibilité logicielle renforce l'attractivité de ces plateformes. Malgré cette avancée importante, quelques obstacles subsistent. Si la compatibilité d'Easy Anti-Cheat ouvre la voie, il faudra encore que chaque développeur choisisse d'implémenter cette solution pour son jeu.

Les performances en émulation pour les jeux non optimisés restent également un point d'interrogation. Un jeu exécuté via l'émulation pourrait subir des pertes de performances significatives, et tous les titres ne bénéficieront pas d'un portage natif. Enfin, d'autres solutions anti-triche utilisées dans l'industrie comme BattlEye ou Vanguard devront également être adaptées pour permettre une compatibilité complète de l'écosystème de jeux PC.

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