OpenAI prépare le lancement de son premier modèle openweight depuis GPT-2 en 2019. Sam Altman a annoncé le 31 mars 2025 ce projet, qui marque une nouvelle orientation pour l'entreprise, qui organise des événements afin de recueillir les avis des développeurs avant la sortie de ce modèle conçu pour le raisonnement.

C'est Sam Altman en personne qui l'a annoncé sur son compte X.com. OpenAI travaille sur un nouveau modèle de langage openweight. Selon lui, cette idée était en discussion depuis longtemps, mais il avait d'autres chats à fouetter : « Nous y réfléchissons depuis longtemps, mais d'autres priorités ont pris le dessus. Maintenant, cela me semble important » a-t-il déclaré.
OpenAI invite déjà les développeurs à donner leur avis via un formulaire disponible sur son site web. Plusieurs rencontres sont prévues : d'abord à San Francisco dans les prochaines semaines, puis en Europe et en Asie-Pacifique. Ce nouveau modèle sera doté de capacités de raisonnement comparables à celles du modèle o3-mini d'OpenAI. L'entreprise qui vient d'ailleurs d'annoncer une levée de fonds record de 40 milliards de dollars, dont 30 milliards apportés par SoftBank. Car pour développer ce genre de projet, encore faut-il être rentable et « bankable », ce qui n'est pas encore le cas d'OpenAI.

- Chat dans différentes langues, dont le français
- Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
- Générer, optimiser et corriger du code
Un modèle openweight, entre open source et propriétaire
Les modèles openweight se situent entre les solutions entièrement open source et les systèmes fermés et aux systèmes fermés. Grâce à ce fonctionnement, les utilisateurs ont accès aux paramètres du modèle - ces données internes qui permettent aux réseaux neuronaux d'apprendre et d'établir des connexions. Comme l'explique la Federal Trade Commission, certaines de ces openweights sont accessibles au public, ce qui autorise des modifications sans nécessairement devoir réentraîner tout le modèle.
Contrairement aux modèles open source classiques, qui rendent disponible leur code et parfois leurs données d'entraînement, un modèle openweight donne un aperçu de son fonctionnement interne sans pour autant tout divulguer. OpenAI, qui reste discrète sur les données servant à entraîner ChatGPT, pourrait ainsi lever un coin du voile sans pour autant exposer tous les détails de fabrication.
Les entreprises y trouvent un intérêt concret. Il réduit les coûts d'utilisation et permet une personnalisation plus poussée. Une société pourrait, par exemple, y intégrer ses propres données pour adapter les réponses à ses besoins spécifiques, sans devoir développer un modèle entièrement nouveau.
OpenAI confronté à une concurrence qui s'intensifie
Il faut dire qu'OpenAI ne règne pas sans partage sur les LLM. La concurrence est rude. Meta, avec ses modèles Llama, a massivement investi dans l'open source et cumulé plus d'un milliard de téléchargements. DeepSeek gagne également du terrain avec ses modèles entièrement ouverts, notamment son nouveau V3 qui serait « en tête du peloton ».
Lors d'une session de questions-réponses sur Reddit, Sam Altman a reconnu qu'OpenAI n'avait pas pris le virage de l'open source au bon moment. « Personnellement, je pense que nous devons élaborer une stratégie open source différente », a-t-il affirmé, tout en précisant que cette idée ne faisait pas consensus en interne.
Plutôt qu'un véritable passage à l'open source, OpenAI semble donc explorer une solution intermédiaire qui lui permettrait de s'adapter aux nouvelles attentes sans remettre en cause son modèle basé sur les abonnements.
De son côté, Kevin Weil, directeur des produits d'OpenAI, a également indiqué que l'entreprise envisageait de publier en open source certains de ses anciens modèles devenus obsolètes.
Avant son lancement, le nouveau modèle openweight passera par les tests habituels d'OpenAI, avec des ajustements spécifiques pour tenir compte de sa capacité à être modifié après sa sortie. L'entreprise dit attendre avec intérêt de voir comment développeurs, entreprises et institutions publiques exploiteront ce modèle qu'ils pourront faire tourner eux-mêmes.
Les développeurs et chercheurs intéressés peuvent déjà partager leurs commentaires via un formulaire disponible sur le site d'OpenAI afin d'aider à optimiser le projet.
Source : Sam Altman sur X.com, Open AI, Federal Trade Commission