Dans sa lutte contre le chiffrement, le gouvernement britannique vient de perdre une bataille : celle du silence.

Alors que le gouvernement britannique souhaite imposer à Apple un accès aux données des utilisateurs sur Mac et iPhone, un juge a décidé que l'affaire devait être rendue publique. Les citoyens et les médias ne peuvent être mis de côté.
Le gouvernement britannique devra publiquement assumer une éventuelle backdoor sur iCloud
Dans un monde idéal, les agences de renseignement britanniques se voient bien accéder aux données des utilisateurs à leur insu et sans leur consentement. C'est la raison pour laquelle au mois de février, elles ont demandé à Apple non seulement de désactiver son option permettant aux consommateurs de chiffrer leurs données, mais surtout d'installer sur ses serveurs une porte ouverte discrète. Et tout cela, sans en informer les utilisateurs.
La firme de Tim Cook s'est vue contrainte de désactiver la protection avancée des données outre-Manche. En revanche, elle a refusé d'installer cette backdoor en affirmant que le gouvernement britannique n'avait aucune autorité sur les utilisateurs d'iCloud à travers le monde. Une bataille juridique s'est engagée. Et la médiatisation de cette dernière avait initialement été remise en cause par le gouvernement.
Les diverses demandes du gouvernement ont bien évidemment suscité de vives critiques de la part des militants pour la protection de la vie privée. Toutefois, selon la BBC, le juge s'est rangé du côté d'une coalition de groupes de défense des libertés civiles et d'organismes de presse.
Le tribunal estime que la médiatisation déjà avancée de cette affaire ne peut se traduire par une affaire à huis clos. "Cela aurait été une mesure vraiment extraordinaire de mener une audience entièrement en secret, sans aucune révélation publique", explique le tribunal.
L'affaire pourra donc être médiatisée et si le tribunal venait à se ranger du côté du gouvernement, la mise en place d'une porte dérobée ne restera pas dans l'ombre et ne pourra être un dispositif mené en secret à l'insu des consommateurs.

Des attaques répétées contre le chiffrement
L'année 2025 s'avère particulièrement tendue pour les dispositifs de chiffrement à travers le monde. La technologie est pointée de part et d'autres par les agences de renseignement.
En France, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau, Jérôme Durain ou encore Etienne Blanc veulent mettre fin au chiffrement de bout en bout et imposer une telle backdoor aux éditeurs de messageries sécurisées, accusées de faciliter la vie des criminels. La faisabilité d'une telle mesure est régulièrement passée au crible par la Commission européenne à la demande d'Europol qui ne cesse de soutenir cette proposition.
Même la Suisse, un pays historiquement réputé pour son respect de la confidentialité, envisage de changer complètement de politique avec la révision de deux ordonnances encadrant la surveillance des télécommunications.
Dans un contexte visant à remettre en cause la vie privée des citoyens et à passer sous silence la participation forcée des entreprises, Clubic recommande d'opter pour un logiciel de chiffrement open source. Cryptomator, par exemple, est disponible sur l'ensemble des plateformes.