Le ministère des Transports a signé le 9 avril 2025 un arrêté qui oblige les constructeurs automobiles à accélérer le remplacement des airbags Takata dangereux, avec des sanctions financières pour les entreprises qui n'obtempèrent pas.

©Caito / Shutterstock
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Le ministère des Transports durcit le ton contre les constructeurs automobiles qui traînent les pieds dans le remplacement des airbags défectueux de la marque Takata. L'arrêté signé le 9 avril 2025 concerne 30 constructeurs et s'attaque particulièrement au problème des airbags contenant du nitrate d'ammonium en phase stabilisée (PSAN) dont la durée de vie en sécurité est dépassée.

Le remplacement est prioritaire dans les territoires d'Outre-mer, où la chaleur et l'humidité accélèrent la détérioration de ces dispositifs de sécurité. Ces airbags défectueux équipent encore 2,3 millions de véhicules en métropole et 80 000 dans les départements et régions d'Outre-mer. Quatre constructeurs sont déjà concernés par les mesures de « stop drive » : Stellantis et Volkswagen les ont généralisées, Mercedes et Toyota suivront prochainement.

Le ministère des Transports n'hésite plus à sanctionner financièrement les constructeurs récalcitrants

Les obligations imposées aux constructeurs automobiles sont désormais très concrètes. Ils doivent contacter par courrier tous les propriétaires concernés pour leur demander d'arrêter immédiatement d'utiliser leur véhicule. Les constructeurs doivent également créer une plateforme en ligne permettant à chaque automobiliste de vérifier si son véhicule est concerné par ce rappel en entrant simplement son numéro de série (VIN). Un système de suivi centralisé doit également être mis en place pour tracer les véhicules depuis l'identification jusqu'au remplacement effectif de l'airbag. Les constructeurs devront aussi remettre une attestation de remplacement aux propriétaires dans les 24 heures après la récupération de leur voiture.

Fini les simples recommandations du ministère. Un constructeur en Guadeloupe a reçu une astreinte de 315 000 euros car il n'a pas créé d'organisation locale pour remplacer les airbags. Le ministère a prévenu : cette somme « sera complétée si la situation perdure ».

Le Gouvernement a aussi recruté d'autres professionnels de l'automobile dans sa stratégie. Les centres de contrôle technique ajoutent désormais des alertes directement sur les procès-verbaux d'inspection. Cette méthode a permis d'informer plus de 70 000 conducteurs rien qu'en mars 2025. Les assureurs participent également à l'effort : une convention mise en place par l'Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance (AGIRA) permet désormais la transmission des coordonnées des propriétaires aux constructeurs.

Pour les automobilistes, le message est simple : vérifier si leur véhicule construit entre 1998 et 2019 est concerné, et contacter rapidement un réparateur de la marque si c'est le cas. Le ministère rappelle que cette intervention, qui prend moins d'une demi-journée, est entièrement gratuite. La situation des véhicules Chevrolet fait l'objet d'une « surveillance particulière » suite à des signalements. Ces décisions strictes montrent à quel point le problème des airbags Takata est sérieux. Des millions de véhicules ont déjà été rappelés dans le monde depuis 2014.