La guerre commerciale que vient d'entamer Donald Trump pourrait faire certaines victimes. Celles-ci ont pour nom Meta, Google ou bien Amazon.

© Miss.cabul / Shutterstock.com
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L'Union européenne n'est pas sans ressources dans le bras de fer commercial qui vient d'être décidé par Washington. Car si le Vieux Continent exporte plus de biens qu'il en importe des États-Unis, c'est le schéma inverse qui se dessine au niveau des services, et notamment des services du numérique fournis par les GAFAM. Un levier qui avait déjà été évoqué par la porte-parole du gouvernement, et que la présidente de la Commission Européenne vient à son tour de mentionner.

L'UE va chercher un accord équitable avec les États-Unis…

Avec la pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur ses droits de douanes exorbitants (hors l'exception chinoise), l'Union européenne a elle aussi choisit de mettre sur pause ses contre-mesures. Elle va maintenant, selon une interview d'Ursula von der Leyen au Financial Times, chercher à trouver un accord « totalement équilibré » avec l'exécutif américain.

Pour autant, elle tient dès le début à indiquer que Bruxelles ne négociera absolument pas en position de faiblesse. « Nous élaborons des mesures de rétorsion » a-t-elle détaillé, martelant qu'il existait « un large éventail de contre-mesures… au cas où les négociations ne seraient pas satisfaisantes ».

© Koshiro K / Shutterstock.com
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… tout en étant prête à sortir l'artillerie lourde

L'outil le plus important est un instrument anti-coercition dont l'UE s'est dotée récemment, à l'origine développé à cause de frictions avec la Chine, et qui permet de répondre durement à des tentatives de chantage économique. Surnommé le « bazooka économique », il n'a pas encore été utilisé, et sert plutôt d'arme de dissuasion.

Ursula von der Leyen a aussi évoqué la possibilité de répondre aux droits de douane par des actions plus ciblées sur les services, et notamment contre les GAFAM. « Par exemple, vous pourriez prélever une taxe sur les recettes publicitaires des services numériques » a expliqué la chef de l'exécutif européen.

« Les entreprises qui proposent des services font de bonnes affaires sur ce marché [de l'UE]. Et la grande majorité des services, 80 % des services, proviennent des États-Unis. Une fois encore, nous voulons une solution négociée qui soit la meilleure pour nous, pour chacun d'entre nous » rappelle-t-elle enfin. De quoi impressionner, si ce n'est Donald Trump, au moins son entourage ?