Donald Trump vient de hausser le ton contre les réglementations mises en place par l’Union européenne pour encadrer les activités des géants de la tech américains. Selon lui, ces mesures freinent l’innovation et pénalisent injustement les entreprises basées aux États-Unis.

Discours de Trump à son investiture le 20 janvier 2025. © Département d'état américain
Discours de Trump à son investiture le 20 janvier 2025. © Département d'état américain

Le nouveau président américain, désormais très écouté par les dirigeants de la Silicon Valley, s’est exprimé publiquement pour dénoncer ce qu’il perçoit comme un « abus de pouvoir » européen à l’égard d’Apple, de Meta, de Google et d’autres multinationales du secteur. Son argument principal ? Les régulations de Bruxelles entraveraient la libre concurrence, imposant des coûts colossaux aux entreprises américaines.

Une escalade des tensions

Cet affrontement est loin d’être nouveau : l’Union européenne poursuit depuis plusieurs années diverses enquêtes antitrust et multiplie les amendes visant les acteurs majeurs du web. Mais le retour de Donald Trump sur le devant de la scène a redonné un nouveau souffle à ces tensions, certains craignant que la situation ne dégénère en véritable guerre commerciale.

Peu de temps après que Mark Zuckerberg a appelé Trump à protéger les entreprises américaines face aux sanctions européennes, la Commission a relancé ses examens visant plusieurs membres du « club » GAFAM. Les dirigeants de l’UE estiment que le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA) sont indispensables pour limiter les abus de position dominante et contrôler la diffusion de contenus illicites.

Donald Trump, de son côté, présente ces régulations comme un frein à l’innovation et s’indigne du montant des pénalités imposées. Certaines d’entre elles s’élèvent à plusieurs milliards d’euros. De quoi renforcer, selon lui, l’idée que l’Europe cherche avant tout à protéger ses propres intérêts. Il a ainsi évoqué la possibilité de renforcer les mesures de rétorsion commerciale, arguant que les géants américains de la tech demeurent « un atout stratégique pour toute l’économie des États-Unis ».

Quel avenir pour la régulation ?

La question se pose désormais de savoir jusqu’où ira le bras de fer transatlantique. L’Europe affirme vouloir défendre ses règles pour protéger la concurrence et les droits des utilisateurs. Les plateformes, elles, dénoncent un cadre trop strict, allant jusqu’à parler de « censure ». Quant aux menaces d’éventuelles représailles commerciales de Donald Trump, elles pourraient perturber l’équilibre économique mondial.

L'ouverture d'iOS était une des mesures phares du DMA. © Shutterstock

Malgré tout, les régulateurs européens semblent déterminés à faire respecter leurs lois. De nouvelles auditions sont prévues dans les prochains mois pour évaluer la conformité des entreprises visées avec le DMA et le DSA. Les scénarios évoluent rapidement, et il n’est pas exclu que des compromis se dessinent à terme, sous la pression conjuguée de l’opinion publique et de dirigeants soucieux de préserver la coopération commerciale entre les deux continents.

Une chose est sûre : l’ère de la passivité semble révolue. Quel que soit le dénouement, cette confrontation symbolise un tournant majeur dans la relation entre Washington et Bruxelles. Reste à savoir si les géants de la tech trouveront leur compte dans ce nouveau paysage ou s’ils continueront de batailler, encouragés par un Donald Trump prêt à en découdre.