Google fait fi des nouvelles réglementations européennes sur la vérification des faits. Le géant de Mountain View refuse catégoriquement d'intégrer des fact-checks à ses résultats de recherche et aux vidéos YouTube, bravant ainsi les exigences de l'Union européenne.
L'heure n'est plus à la conciliation entre Google et l'Union européenne. Alors que le Digital Markets Act (DMA) entre progressivement en vigueur, le géant américain semble avoir décidé de jouer la carte de la confrontation. Dans une lettre adressée à la Commission européenne, Kent Walker, président des affaires mondiales de Google, a clairement exprimé le refus de l'entreprise de se plier aux nouvelles exigences en matière de fact-checking.
Le fact-checking, pomme de discorde
Ce changement de ton marque une rupture nette avec l'attitude plus conciliante adoptée par Google ces dernières années. Souvenez-vous, il n'y a pas si longtemps, l'entreprise annonçait des modifications de son moteur de recherche en Europe pour se conformer au DMA. Que s'est-il passé entre-temps ?
L'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis semble avoir rebattu les cartes. Les géants de la tech, Google en tête, semblent avoir opéré un virage à 180 degrés dans leur approche des régulations européennes. L'ancien président, connu pour sa volonté de déréguler le secteur technologique, aurait-il insufflé un vent de rébellion chez les GAFAM ?
Google argue que l'intégration du fact-checking « n'est tout simplement pas appropriée ou efficace » pour ses services. L'entreprise préfère miser sur ses propres outils de modération de contenu, comme les notes contextuelles ajoutées par les utilisateurs sur YouTube, un système qui n'est pas sans rappeler les « Community Notes » de X (ex-Twitter).
Un bras de fer qui s'annonce musclé
Cette position tranchée soulève de nombreuses questions. Comment l'UE va-t-elle réagir face à ce refus catégorique ? Les autres géants de la tech vont-ils emboîter le pas à Google ? On peut déjà noter que Meta a récemment annoncé la fin de son programme de fact-checking par des tiers sur Facebook et Instagram.
L'Union européenne, qui a fait de la lutte contre la désinformation l'un de ses chevaux de bataille, ne risque pas de laisser passer ce camouflet sans broncher. Des sanctions financières pouvant aller jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise sont sur la table.
Mais Google semble prêt à en découdre. Fort du soutien implicite de la nouvelle administration Trump, le géant de la tech pourrait bien tenter de faire plier Bruxelles. Une stratégie risquée, qui pourrait aboutir à une redéfinition des rapports de force entre les géants américains du numérique et les régulateurs européens.
Source : Engadget