Le patron de Meta a, en ce début de semaine, et en une vidéo d'à peine 5 minutes, annoncé une révolution sur les réseaux sociaux de Meta. Un changement profond qui rapproche Mark Zuckerberg des orientations d'un autre milliardaire de la tech : Elon Musk.
Pendant de nombreuses années, le groupe Meta était LE géant qui imprimait la marche à suivre dans le domaine des réseaux sociaux, avec un écosystème impressionnant construit autour de Facebook et Instagram. Mais depuis quelques années, la firme de Mark Zuckerberg apparaît de plus en plus à la traîne, avec d'autres plateformes qui occupent le devant de la scène, comme TikTok ou bien X.com.
On avait ainsi vu Meta se mettre à la traîne de la plateforme d'Elon Musk en créant Threads, à l'été 2023. Et aujourd'hui, le jeune quarantenaire n'a jamais aussi autant semblé vouloir ressembler à l'homme le plus riche du monde, au vu de ses annonces !
Mark Zuckerberg s'engage maintenant pour la liberté d'expression
Elle semble bien loin l'époque où Mark Zuckerberg et Elon Musk se chamaillaient publiquement, au point qu'une rencontre en MMA avait même pu être envisagée. Aujourd'hui, le fondateur de Meta est clairement dans l'ornière du propriétaire de X, avec des engagements qui auraient pu être pris par Elon Musk.
En effet, dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, Mark Zuckerberg fait un rapide état des lieux de la politique de régulation des contenus de Meta sur les sept dernières années. Indiquant qu'il existe légitimement certains types de contenus qui doivent être modérés (tels que la pédopornographie), il a ajouté qu'au fil des années, trop de censure aurait été appliquée aux échanges sur ses plateformes.
De manière assez caractéristique, il affirme que cette censure serait d'ordre politique, et aurait été poussée ces dernières années par le gouvernement et les médias mainstream. Revenant sur l'élection de Donald Trump, il avance que celle-ci serait le signe d'un changement culturel aux États-Unis, porté par une volonté de remettre en avant la liberté d'expression. Des propos qui sont l'exacte copie d'un autre milliardaire bien connu !
Meta va copier le X d'Elon Musk sur de nombreux points
On pense évidemment à Elon Musk sur ce sujet. Car les thèmes abordés par Mark Zuckerberg dans cette vidéo sont exactement ceux répétés à longueur de journée par Elon Musk sur sa plateforme X. Il n'est donc pas étonnant de voir finalement l'homme à l'origine de Facebook réagir de la même façon, et prendre des mesures qui soient à peu près un copier-coller de ce qui a été fait sur X.
Ainsi, Meta a fait état de sa volonté de supprimer les équipes de Fact-checking, et de les remplacer par le système déjà bien connu sur X des Community Notes.
« Nous avons vu cette approche fonctionner sur X – où ils donnent à leur communauté le pouvoir de décider quand les messages sont potentiellement trompeurs et nécessitent plus de contexte, et où les gens à travers un large éventail de perspectives décident quel type de contexte est utile pour les autres utilisateurs » a-t-il été expliqué.
De même, de nombreuses restrictions sur des sujets politiques sensibles comme l'immigration pour l'identité de genre vont être supprimées, alors que les contenus politiques vont revenir dans le flux des abonnés. Il restera de la modération automatique sur les plateformes du groupe, mais son activité sera à l'avenir beaucoup plus focalisée sur des contenus clairement illégaux comme le terrorisme, l'exploitation sexuelle de mineurs, les fraudes ou la drogue.
Mark Zuckerberg, dorénavant à la traîne de Donald Trump ?
Dernier point intéressant, qui semble vraiment montrer qu'aujourd'hui Mark Zuckerberg suit chaque pas d'Elon Musk dans le domaine, les équipes de modérateurs de Meta vont devoir déménager. Elles quitteront ainsi la Californie pour… le Texas ! Un mouvement qui avait déjà été celui d'Elon Musk quelques années auparavant, ce dernier considérant alors que le Lone Star State offrait beaucoup plus de liberté que la Californie. « Alors que nous nous efforçons de promouvoir la liberté d'expression, je pense qu'il nous sera plus facile d'instaurer la confiance en effectuant ce travail dans des lieux où l'on s'inquiète moins de la partialité de nos équipes » a commenté Mark Zuckerberg.
Des changements qui ne sont au fond que la dernière manifestation d'un revirement que l'on sentait de plus en plus venir depuis l'élection de Donald Trump. Car à peine l'homme politique républicain élu, celui-ci a accueilli de nombreux hauts responsables économiques à sa résidence de Mar-a-Lago, dont Mark Zuckerberg, à qui pourtant il promettait le pire s'il revenait à la Maison-Blanche. Les deux semblent depuis s'entendre le mieux du monde. Surtout que le patron de Meta a par la suite coopté des pro-Trump dans sa direction, que ce soit le républicain Joel Kaplan, qui a pris la direction des affaires internationales, ou bien le patron de l'UFC, Dana White.
Ces éléments combinés indiquent ainsi que l'homme qui avait banni Donald Trump de ses différents réseaux en 2021 a clairement décidé de suivre aujourd'hui le camp qui parait avoir le vent en poupe. Même si contrairement à Elon Musk et à d'autres milliardaires de la Silicon Valley, il effectue ce ralliement après l'élection.
La France n'est pour le moment pas concernée
Le mouvement qui s'amorce du côté de Meta ne va concerner pour le moment que les États-Unis. Comme le rapport BFM TV, les équipes de Meta France ont expliqué à la ministre française chargée du Numérique, Clara Chappaz, que les fact-checkers continueront d'exister chez nous, les Community Notes n'étant pour le moment prévues que pour les USA. « En Europe, le Digital Service Act sera respecté. Croyez en ma vigilance sur le sujet » a-t-elle expliqué sur X.
Sauf qu'il ne s'agit potentiellement que d'une situation temporaire. Mark Zuckerberg a en effet expliqué vouloir supporter Donald Trump dans son soutien aux entreprises américaines, à qui les autorités à travers la planète enjoindraient d'imposer plus de censure sur leurs plateformes. Après cette affirmation liminaire, il a nommément cité, parmi les régions du monde qu'il considère pro-Censure, l'Union européenne, dont il explique qu'elle compte de plus en plus de lois « institutionnalisant la censure. » Avec Donald Trump, il espère pouvoir participer à un grand mouvement qui inverserait la tendance mondiale à plus de censure sur le web. L'Europe doit donc s'attendre à des batailles dans ce domaine durant les quatre prochaines années.
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