Les autorités européennes redouteraient-elles d'être espionnées par les agences de renseignement américaines ? Il semblerait en tout cas qu'elles commencent à prendre des mesures pour protéger leurs employés.

Être espionné par les USA, la hantise de l'UE qui équipe son personnel de téléphones jetables ©Shutterstock
Être espionné par les USA, la hantise de l'UE qui équipe son personnel de téléphones jetables ©Shutterstock

Les relations entre l'Union européenne et les États-Unis se détériorent à grande vitesse. Les récentes décisions du président Donald Trump sur les taxes douanières et les répliques de l'UE n'y sont certainement pas étrangères. Au quotidien, c'est désormais un climat de méfiance qui règne.

Des espions à l'Est, des espions à l'Ouest

Traditionnellement, lorsqu'un employé de l'Union européenne se rend en Chine, en Ukraine ou en Russie, certaines mesures défensives sont mises en place. Les employés sont ainsi équipés de téléphones portables jetables et de PC portables basiques. Selon le Financial Time, la Commission européenne a décidé de mettre en place ces mêmes mesures pour les employés devant se rendre sur le territoire de Donald Trump.

Selon quatre sources différentes, ces directives visent plus précisément les membres de la Commission devant se rendre à Washington pour assister à des réunions à la Banque Mondiale et au Fonds Monétaire International. La Commission européenne redoute en effet que les appareils de ces intervenants européens puissent être mis sur écoute et infectés de spyware.

Les fonctionnaires de la Commission ont reçu des conseils pour une sécurité renforcée. Cela inclurait notamment l'extinction des téléphones à la frontière et leur placement dans des étuis spéciaux pour les protéger des interceptions. En effet, les États-Unis disposent du droit de saisir les appareils électroniques des visiteurs pour en vérifier le contenu. On le sait, cela a récemment conduit à des refus d'entrée pour certains touristes et universitaires européens ayant des contenus critiques sur leurs appareils.

Les relations entre les deux blocs se dégradent. Le président américain a accusé l'UE d'avoir été créée pour "nuire aux États-Unis". Plus spécifiquement sur le plan technologique, cela se matérialise par la mise en place de régulations spécifiques avec le Digital Market Act et le Digital Service Act auxquels sont soumis plusieurs géants de la tech américains. Outre la position relativement floue de Donald Trump vis-à-vis de la Russie dans le cadre du conflit Ukrainien, le président américain agite la carte des taxes douanières pour affaiblir le commerce étranger.

Les tensions entre Bruxelles et Washington deviennent donc un peu plus palpables et pour la Commission européenne, mieux vaut donc éviter de faire fuiter la moindre information compromettante.