La campagne de déclaration des revenus 2025 a démarré, et avec elle l'éternelle question des revenus issus des plateformes de type Airbnb ou Vinted. Entre exonérations et obligations, démêlons ensemble ce que vous devez vraiment déclarer au fisc.

La déclaration de revenus concerne aussi ceux qui ont réalisé des bénéfices sur les plateformes collaboratives ! © Alexandre Boero / Clubic
La déclaration de revenus concerne aussi ceux qui ont réalisé des bénéfices sur les plateformes collaboratives ! © Alexandre Boero / Clubic

La déclaration d'impôts pointe le bout de son nez, avec son lot d'interrogations, et c'est toujours un peu un rituel de printemps. Particulièrement épineuse, la question des revenus générés via les applications du quotidien comme Vinted, Leboncoin, Airbnb ou BlaBlaCar reste floue pour beaucoup. Si le principe général est simple – tout gain permettant une plus-value doit être déclaré – les exceptions et seuils d'exonération peuvent varier selon les plateformes.

Vinted et Leboncoin : quand vos ventes intéressent le Fisc

Vous êtes un(e) adepte de la seconde main ? Attention, car vos transactions sont dans le viseur de Bercy. Les ventes réalisées sur Vinted ou Leboncoin doivent être déclarées dès 30 transactions annuelles, si vos ventes ont pu cumuler un montant supérieur à 2 000 euros. Bonne nouvelle cependant, ces revenus ne sont généralement pas imposables, sauf si vous réalisez une plus-value (prix de vente supérieur au prix d'achat) ou si vous dépassez 5 000 euros pour un même objet.

Les plateformes sont désormais tenues de vous informer de cette obligation. Vinted, par exemple, vous envoie automatiquement un récapitulatif avant le 31 janvier si vous avez dépassé les seuils. L'information est également transmise directement à l'administration fiscale. Donc il est inutile de jouer à cache-cache avec votre compte de vendeur occasionnel.

Rassurez-vous tout de même, vider votre dressing ne fera pas de vous un contribuable surtaxé. Comme le rappelle Vinted sur son site : « Si le montant des gains que tu génères est inférieur au prix auquel tu as acheté les objets, tu n'auras aucun impôt à payer. » C'est principalement l'activité régulière et lucrative qui sera dans le collimateur, notamment pour les vendeurs professionnels déguisés en particuliers.

Airbnb et BlaBlaCar : une déclaration obligatoire, mais des exonérations possibles

Côté hébergement, les règles sont un peu différentes. Les revenus Airbnb doivent être systématiquement déclarés, mais bénéficient d'une exonération jusqu'à 760 euros annuels. Au-delà, préparez-vous à partager votre butin avec le fisc. Une exception intéressante que nous aimerions porter à votre connaissance : si vous louez une partie de votre résidence principale dans des « limites raisonnables » et que cet espace constitue la résidence principale du locataire, vous pouvez être totalement exonéré.

Pour BlaBlaCar, c'est plus simple. Tant que vous partagez équitablement les frais de péage et d'essence avec vos passagers, vous n'avez pas besoin de déclarer. En revanche, dès que vous empochez le moindre bénéfice, vous basculez légalement dans l'activité de transport, avec obligation de déclaration. Une nuance importante à garder en tête pour les conducteurs qui multiplient les trajets.

N'oubliez pas que tous ces revenus complémentaires doivent être reportés dans le formulaire 2042-C-PRO. La dissimulation volontaire peut coûter cher. Une majoration de 40% pour « manquement délibéré » est encourue, et jusqu'à 80% « en cas de manœuvre frauduleuse ». À l'heure où les plateformes partagent systématiquement leurs données avec l'administration fiscale, mieux vaut jouer la transparence plutôt que risquer un redressement salé.