Des chercheurs américains affirment avoir révélé une couleur que l’œil humain ne pouvait percevoir jusqu’alors. Ce bleu-vert, baptisé « olo », ne serait visible qu’à travers un dispositif optique très particulier.

Des scientifiques affirment avoir découvert une couleur inédite. © hquality / Shutterstock
Des scientifiques affirment avoir découvert une couleur inédite. © hquality / Shutterstock

Une équipe de scientifiques américains affirme avoir rendu visible une couleur jusqu’alors imperceptible pour l’œil humain : un bleu-vert saturé, nommé « olo ». Publiés dans Sciences Advances, leurs travaux décrivent une méthode inédite exploitant une machine conçue à l’université de Berkeley pour stimuler sélectivement les cônes de la rétine. « Nous avons pu montrer une couleur en dehors de la gamme humaine naturelle », affirme James Fong, l'un des auteurs de l’étude.

Des scientifiques américains lèvent le voile sur une nouvelle teinte imperceptible à l'œil nu

Pour parvenir à cette visualisation, les chercheurs ont utilisé une machine capable de stimuler de manière ciblée certains cônes de la rétine humaine. La rétine contient trois types de cônes – L, M et S – chacun sensible à une gamme précise de longueurs d’onde : longues, moyennes et courtes. En stimulant uniquement les cônes M, qui réagissent à la lumière verte, et en isolant leur réponse, l’équipe a généré une perception qui n’existe pas naturellement. Cette méthode implique un balayage millimétré de la rétine à l’aide d’un laser, qui envoie des impulsions lumineuses vers un cône, puis se déplace vers le suivant.

Pour illustrer cette nouvelle teinte, les chercheurs ont partagé une image d’un carré turquoise, tout en précisant que cette représentation n’est qu’une approximation : la véritable couleur olo n’est visible que via la manipulation expérimentale. Ren Ng, co-auteur de l’étude, témoigne de l’effet de cette perception sur le cerveau : « Nous avions prédit dès le départ qu’il s’agirait d’un signal de couleur sans précédent, mais nous ne savions pas ce que le cerveau en ferait. C’était à couper le souffle. C’est incroyablement saturé ».

Une découverte qui pourrait faire évoluer la médecine, bien qu'elle suscite encore quelques réserves

Les applications potentielles de cette avancée dépassent le cadre purement théorique. L'équipe de Berkeley envisage des applications médicales concrètes, notamment dans le traitement du daltonisme ou pour élaborer des tests de dépistage de maladies rétiniennes. Cette percée pourrait ainsi ouvrir la voie à une meilleure compréhension des mécanismes complexes de la vision humaine et à de nouvelles approches thérapeutiques.

Cette découverte ne fait cependant pas l'unanimité au sein de la communauté scientifique. En effet, comme rapporté par nos confrères de BFMTV, certains spécialistes comme John Barbur de l'université City St George's de Londres estiment que ces résultats présentent malgré tout une « valeur limitée » dans la mesure où la couleur produite par stimulation ciblée des cônes n’existe pas dans des conditions normales de vision.

Source : 20minutes