L'Europe met le turbo sur les chars de combat nouvelle génération. Le projet FMBTech, dirigé par Thales, vient d'être officiellement lancé avec 26 acteurs issus de 14 pays européens.

Imaginez des chars intelligents, agiles et interconnectés, capables de s'adapter aux évolutions des conflits modernes. Ce n'est plus de la science-fiction : le projet européen FMBTech a officiellement démarré le 22 avril 2025. Portée par Thales et un consortium de 26 entités issues de 13 pays de l'Union et de la Norvège, l'initiative, plutôt ambitieuse, bénéficie financièrement du soutien du Fonds européen de défense, à hauteur de 19 millions d'euros.
Des chars intelligents pour affronter les guerres hybrides
Le champ de bataille évolue, les chars aussi. Et pour affronter les nouvelles menaces asymétriques et hybrides, l'Europe avait besoin d'une réponse adaptée. Le projet FMBTech entend révolutionner la conception des blindés, en intégrant technologies de pointe et modularité intelligente.
Sous la houlette du français Thales, ce projet de trois ans vise à développer des « briques technologiques » qui transformeront tant les blindés actuels que ceux à venir. L'objectif ? Pallier les limites des flottes vieillissantes européennes, tout en préparant l'avenir. Un vrai défi, quand on sait que certains chars en service ont dépassé les 30 ans d'âge.
Ce programme a trouvé ses racines il y a plusieurs mois de cela. Il fait écho au projet MARTE, son jumeau allemand lancé en décembre dernier qui, lui aussi doté de 20 millions d'euros, se concentre davantage sur la plateforme. FMBTech, quant à lui, privilégie l'intelligence et les systèmes intégrés du futur d'outre-Rhin Léopard.
Une coopération européenne pour combler le retard technologique
Exit les chars d'antan, place aux machines pensantes. Avec le projet FMBTech, Thales et ses partenaires ambitionnent de combler l'écart avec les capacités émergentes dites de « 5e génération », en concevant des blindés connectés entre eux et avec l'ensemble des forces sur le terrain.
D'ailleurs, parmi les 26 partenaires, on retrouve des poids lourds comme KNDS France, Safran, MBDA et Arquus pour la France, mais aussi différentes PME et sept organisations de recherche et technologie. La diversité apportée au projet lui garantit un brassage d'idées tous azimuts, des capteurs nouvelle génération aux systèmes autonomes, en passant par les interfaces homme-machine révolutionnaires.
Reste la question qui fâche : cette initiative pourra-t-elle cohabiter harmonieusement avec le programme franco-allemand MGCS (Main Ground Combat System), lui aussi censé définir le char du futur ? Avec la création récente de MGCS GmbH à Cologne, l'Europe semble multiplier les projets parallèles. Espérons que cette émulation stimulera l'innovation plutôt que la concurrence stérile.
20 avril 2025 à 20h31