Pat Gelsinger n'est pas venu à Barcelone les mains vides : les quelque 8 000 clients et partenaires réunis à l'occasion de l'évènement annuel de l'éditeur, VMworld, ont eu droit mardi matin à la primeur de l'information : VMware ouvrira, d'abord en bêta, son vCloud Hybride Service sur le sol européen d'ici la fin de l'année.
L'américain indique pour ce faire s'être installé dans un premier data center situé à Slough, dans la banlieue de Londres, et promet qu'il ne s'arrêtera pas là, avec pour projet d'investir d'autres pays sur le Vieux continent dans les années à venir, après que son offre aura été lancée en version finale, courant 2014. Le nom du partenaire retenu pour cette opération n'a pas été communiqué (màj : il s'agit finalement d'Equinix).
vCloud Hybride Service, annoncé en mai dernier, se veut pour mémoire la réponse de VMware à la problématique du cloud hybride, à savoir concilier les données stockées sur une infrastructure interne (ressources propres ou cloud privé) et celles que, pour des raisons de coût essentiellement, on souhaiterait pouvoir externaliser chez un acteur du cloud public (Amazon, Microsoft et consorts).
VMware se dote donc de son propre cloud public dopé à la sauce vSphere et pleinement intégré à la panoplie des solutions d'administration maison, de façon à ce que les ressources externes puissent être provisionnées, gérées et surveillées comme si elles se situaient directement sur site (on premise), grâce aux dernières versions en date des outils de la gamme vCloud.
« vCloud permet de profiter d'une interopérabilité sans effort entre ce qui est sur site et hors site. La gestion, le réseau et les opérations de support sont communs. C'est la façon de délivrer (des services IT) sans compromis, c'est votre cloud pour le futur », s'est exclamé Pat Gelsinger, en verve, lors de la plénière d'ouverture de VMworld.
L'éditeur américain n'entend toutefois pas s'en tenir à une simple infrastructure à la demande, avec déjà l'intégration de services supplémentaires, notamment détaillés par Bill Fathers, vice-président senior en charge de l'offre vCloud. Dans le lot, on trouve par exemple une formule de disaster recovery (rétablissement après sinistre), une offre de plateforme en tant que service basée sur Foundry, l'outil open source maison, ainsi qu'une place de marché qui référencerait déjà plus de 3 500 applications certifiées.
Bref, VMware promet le meilleur des deux mondes (public / privé), rendu possible grâce à ses différentes avancées en matière de virtualisation du réseau (NSX, hérité de Nicira) et du stockage (vSAN). Sans risque, selon lui, d'entrer d'entrer en concurrence avec certains de ses clients fournisseurs de service (Atos ou Orange Business Services, tous deux mis à l'honneur lors de la conférence d'ouverture de VMworld).
La formule, déjà accessible en bêta aux Etats-Unis, aurait quoi qu'il en soit déjà rencontré le succès. VMware indique en effet avoir vendu l'intégralité de son espace disponible (aidé notamment par une tarification avantageuse en cette phase de lancement) et promet qu'il déploiera des capacités supplémentaires dans quatre nouveaux centres de données dès l'année prochaine.
VMware a également procédé mardi à de très nombreuses annonces produit participant, selon Gelsinger, de la promesse du software defined data-center, concept que l'éditeur appelle de ses voeux et sur lequel nous reviendrons plus avant dans un prochain article. Ses nouveaux outils d'administration, capables de gérer des hyperviseurs ou des clouds publics tiers, sont eux aussi vendus comme une façon de permettre à l'entreprise de s'affranchir de ses limites physiques sans pour autant concéder le moindre recul en termes de gouvernance, de conformité ou de souveraineté des données.
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