Quelle que soit la technologie d'impression retenue, jet d'encre ou laser, on parvient à optimiser sa consommation en déployant une série de mesures mêlant bon sens et astuces mais également ressources techniques et préconisations des professionnels en matière d'usages et de bonnes pratiques.
L'arsenal mis à disposition offre des pistes d'optimisations qui peuvent se révéler payantes. Pour autant, la qualité d'un document imprimé repose sur un coût en deçà duquel le gain obtenu sur les achats de consommables n'est plus significatif, et peut même desservir l'image de marque qu'une entreprise ou un individu cherche à donner.
L'ère de l'or multicolore
Les développements dans la mise au point des consommables vont bon train. Et pour cause :
lLa cartouche d'encre ou de toner peut constituer jusqu'à 70% de l'intelligence du système d'impression . La recherche et développement, à laquelle un fabricant consacre en moyenne 3 à 8 % de son chiffre d'affaires, fournit les moyens de mettre en place de véritables stratégies en matière de chimie. L'élaboration de formules d'encre toujours plus performantes est un enjeu considérable pour ces professionnels.
L'impression
L'impression consiste à déplacer un consommable de son contenant pour le déposer sur une feuille. Ce principe de base suppose que l'on maîtrise parfaitement les différentes étapes du transfert des encres et la chimie qui y est associée. Transporter une goutte ou de la poudre, la placer au bon endroit du document et lui faire épouser avec précision la structure des fibres de cellulose demande une haute maîtrise technologique. Et bien plus encore lorsqu'il s'agit d'imprimer en recto verso, une opération qui ne nécessite désormais plus de phase de séchage. Bien des spécialistes le disent, la complémentarité du trio imprimante, encre et papier détermine la qualité des impressions. C'est bien souvent ensemble que sont développés par le fabricant ces 3 éléments nécessaires à l'impression . Pour le toner, il s'agit plus de développer l'interaction entre la poudre de toner et les autres composants du système d'impression : tambour et four. Pour permettre un allongement de la durée de vie de ces éléments qui souvent ne se changent pas avant 150 000 pages imprimées, là encore les constructeurs travaillent la composition chimique et la forme des particules.
La composition chimique
La composition chimique joue donc un rôle de premier plan. Pour l'encre on distingue deux grandes familles. Il y a d'abord les encres à colorants, dotées d'un grand spectre colorimétrique. Ce type d'encre excelle dans le rendu photo mais sa nature impose d'utiliser un papier adapté à la pénétration dans la fibre. Idéales pour les travaux bureautiques, les encres à pigments sont quant à elles composées de minéraux, plus précisément de particules stabilisées dans un liquide par un jeu de forces ionisantes. Déposés sur la feuille, les pigments pénètrent beaucoup moins la fibre que les colorants. Ils sont surtout recouverts d'une résine de protection qui contribue àsol la pérennité du document imprimé, tant pour la manipulation que pour la résistance à la lumière. En revanche, la palette de nuances obtenue avec des pigments est moins importante que celle des colorants.
S'il y a un domaine extrêmement confidentiel c'est bien celui de la composition exacte des consommables que les constructeurs commercialisent. Pas de détails sur les recettes, comme dans toute industrie mais une mise en avant du respect des exigences légales en vigueur : chaque fabricant rappelle n'exploiter aucune des matières interdites par les directives ROHS (Restriction Of Hazardous Substances) Pour le reste, outre les certifications ISO 14001 et 9001, et éventuellement la mise en place d'un SME (Système de Management Environnemental), qui décrivent en partie l'environnement et les infrastructures de production des consommables, seuls les labels Energy Star, Blue Angel et TCO , notamment, apposés sur le matériel garantissent une moindre consommation d'énergie pendant l'impression. A la différence du papier et de ses normes FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification), seuls des normes ISO de nombre de rendement en pages s'appliquent sur les encres. En France, les constructeurs se sont regroupés en filière et sous l'enseigne Cart'Touch. . Chez HP le leader de ce marché, le programme Planet Partner permet à tous lesaux clients de renvoyer gratuitement leurs consommables d'impression vides pour qu'ils soient recyclés.
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La technologie utilisée
Malgré la volonté des entreprises comme du particulier de rationaliser l'utilisation des cartouches, la demande d'encre est en hausse. Le développement de l'impression couleur et la baisse de ses coûts sont à l'origine de la tendance, ainsi que la multiplication des contenus imprimables. Mais si on consomme plus d'encre, on attend aussi l'impression parfaite, celle qui donne un résultat irréprochable, ne cause aucun dégât au matériel et qui n'est ni une source de pollution ni un gouffre de dépenses.
Depuis l'invention de la technologie électro-photographique , l'impression laser a connu de grandes améliorations. « Une grande partie des efforts a été consacrée à l'amélioration des têtes d'impression et du transfert du toner dans le but de produire des systèmes plus simples et plus précis avec moins de composants, tout en améliorant la qualité d'impression », observe-t-on chez Malvern Instruments, spécialiste de l'instrumentation d'analyse des particules pour laboratoires . « Chaque fabricant possède sa propre formule , la plupart du temps comprise dans 90 % de toner thermoplastiques colorés et 10 % de pigments, mais ces dernières années ont vu le développement de procédés de fabrication humide tels que la polymérisation en suspension ou en émulsion qui n'impliquent pas des étapes polluantes de broyage ».
Du côté de la technologie jet d'encre, les développements des dispositifs de projection ne sont pas en reste avec le classique duel entre Canon et Epson mais aussi la présence de HP et de son procédé combinant les avantages du laser et du jet d'encre. Il faut également compter avec d'autres technologies apparues plus ou moins récemment. C'est le cas chez Xerox de l'encre solide qui est transférée sur le papier selon un procédé similaire à celui de l'offset. Mais , cette technologie n'existe que chez ce fabricant américain. Idem pour Ricoh et son gel d'encre, évolution du jet d'encre, assurant une vitesse d'impression élevée et une très grande qualité. Mais aujourd'hui, c'est encore HP qui innove le plus avec la technologie « page wide array » qui équipe la gamme officeJet Pro X, qui a la particularité d'avoir une tête d'impression fixe qui couvre toute la largeur d'une page A4. C'est alors la feuille uniquement qui se déplace ce qui permet à la fois des vitesses inégalées jusque-là sur le jet d'encre et une fiabilité accrue des matériels, thème sur lequel HP est rarement pris en défaut. Cette gamme d'imprimante apparaît d'ailleurs dans le Guiness Book des records au titre de « l'imprimante la plus rapide au monde ».