Comme prévu, c'est l'allemand qui domine le classement (8.5 milliards d'euros de CA), devant le britannique Sage (1.135 milliards d'euros), les français Dassault Système (0.934 milliards d'euros) et Business Objects (0.865 milliards d'euros) ou le britannique MiSys (650 milliards d'euros). Cumulé, le chiffre d'affaires de ces 100 sociétés atteint les 20.7 milliards d'euros, ce qui les classe derrière Microsoft mais devant Oracle ou Computer Associates.
Malgré la domination américaine, le secteur du logiciel semble en tout cas en bonne santé, affichant une rentabilité cumulée de 2,76 milliards d'euros de bénéfices nets (13,34% du chiffre d'affaires), une croissance de 15% par an, une force de travail composée de 148 000 personnes qualifiées dont 37.000 pour la R&D.
"Avec une impressionnante puissance de feu cumulée en R&D, ce classement européen est constitué de leaders nationaux qui ont réussi à se développer mondialement à partir de leur marché local en capitalisant souvent sur des spécificités régionales. La croissance du secteur du logiciel est une tendance à cultiver et à nourrir sur le long terme. En d'autres mots, l'industrie du logiciel commence à réellement compter dans notre paysage économique" précise Bernard-Louis Roques, General Partner et Co fondateur de Truffle Venture.
Outre le Truffle 100, le secteur logiciel est également observé par l'AFDEL, qui a récemment publié une étude allant dans le même sens, sans oublier le gouvernement qui, suite à la remise d'un rapport sur l'économie de l'immatériel, souhaite donner naissance à un nouveau pôle de compétitivité sur le logiciel. Reste à savoir si, reprenant le modèle de l'aéronautique, un Airbus du logiciel et plus largement du numérique, ne sera pas nécessaire à l'Europe pour faire face aux champions américains.