Patrick Pailloux
Directeur technique de la DGSE
"Le cyberveilleur"
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Ne dit-on pas que les anciens contrebandiers font les meilleurs douaniers et inversement ? Ceci explique probablement en partie le transfert, en mars 2014, de Patrick Pailloux de la direction de l'ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information) à la direction technique de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), autrement dit, les services secrets français.
Un véritable passage de la lumière à l'ombre pour ce polytechnicien de 48 ans, féru d'informatique depuis toujours, et qui se définit lui-même comme « un geek avant l'heure. » Pendant 5 ans, Patrick Pailloux était, en effet, en charge de la cyberdéfense française. Une mission à la tête de l'ANSSI qu'il a endossée avec détermination, alertant inlassablement les entreprises, mais aussi le grand public, des dangers du piratage informatique et du cyberespionnage. Interrogé l'an dernier par un député sur l'affaire Snowden et sur le système de surveillance généralisé mis en place par la NSA, Patrick Pailloux avait alors répondu qu'il était payé « pour être paranoïaque, et donc pour imaginer que tous les pays espionnent de cette manière, partout et tout le temps, et pour concevoir les moyens d'y parer. »
Le rôle du nouveau patron des « grandes oreilles » françaises sera désormais beaucoup plus discret, mais aussi beaucoup plus offensif. C'est lui qui va coordonner l'action des 2 000 agents de la DGSE chargés d'intercepter les communications à l'extérieur de nos frontières. Un domaine technologique où les Français ont une réputation d'excellence. C'est ce qu'affirme en tout cas Robert Gates, l'ancien ministre de la défense américain, qui a placé il y a quelques semaines l'Hexagone au second rang mondial du cyberespionnage, juste après la Chine. Si c'est l'ancien patron de la NSA qui le dit...