La Commission européenne n'en a pas fini avec Microsoft... Neelie Kroes, commissaire européenne à la concurrence, a ainsi sous-entendu devant le Parlement européen que Microsoft continuait à gagner des parts de marché dans le domaine des serveurs grâce à certaines pratiques abusives. Son porte-parole, Jonathan Todd, avait déjà rappelé début mars les sanctions auxquelles s'exposait Microsoft en n'acceptant pas de se plier aux exigences de la Commission européenne.
« Microsoft gagne constamment des parts de marché, et c'est ce qui m'inquiète sur le marché des serveurs professionnels », a déclaré Neelie Kroes jeudi 22 mars. « Conséquence de vos pratiques abusives, votre entreprise enregistre des résultats positifs. De mon point de vue, cela n'est pas acceptable », a-t-elle ajouté.
Bruxelles estime que Microsoft détenait environ 35 ou 40% des parts du marché des systèmes d'exploitation pour serveurs en 1999, date à laquelle ont commencé les investigations de l'exécutif européen. Aujourd'hui, la firme de Redmond graviterait autour de 70 ou 75%.
Condamné en 2004 à près de 500 millions d'euros d'amende, Microsoft est depuis trois ans censé fournir à Bruxelles et à ses concurrents une documentation technique qui permettrait à ces derniers d'élaborer des logiciels pleinement compatibles avec Windows. Une nouvelle condamnation, assortie d'une amende de 280,5 millions d'euros, a été prononcée en juillet 2006 alors qu'aujourd'hui, Microsoft tente de faire annuler le premier jugement auprès de la Cour européenne de justice.