Paranoïa ? Familles de France a assigné en référé Linden Lab, éditeur américain de l'univers virtuel en 3D Second Life et, « à titre subsidiaire », les fournisseurs d'accès Internet actifs dans le pays, rapporte Libération.
L'association Familles de France s'est donnée pour mission « d'assurer la promotion et la défense de tous les intérêts de la famille sur le plan moral ». Dans cette affaire, l'organisation entend obtenir la mise en place de mesures techniques de protection « efficaces » qui interdisent l'accès des mineurs à des contenus sensibles : « photos et vidéos pornographiques en libre accès, scènes de viol, de bondage, de zoophilie et de scatophilie, (lien vers) des sites Internet de pornographie, publicités pour le tabac, l'alcool ou la drogue », précise l'association dans un communiqué daté du 1er juin 2007.
De son côté, l'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet, (AFA), fulmine : « Nous sommes le seul pays qui fournit l'accès gratuit à un outil de contrôle parental pour filtrer les contenus. Et pour Second Life, cela marche bien », a rappelé Giuseppe de Martino, président de l'AFA, dans les colonnes du quotidien Libération. Avant d'ajouter « Le filtrage est infaisable. Tout ce qu'on sait faire, c'est interdire l'accès à tous les sites d'un hébergeur ».
L'audience se tiendra au tribunal de grande instance de Paris le 18 juin prochain.
Second Life a été conçu en 2003. L'internaute peut y créer son personnage (avatar), acquérir un terrain, un studio ou un palace en contrepartie d'un abonnement (les dollars sont remplacés par 'linden dollars'). Les particuliers, les entreprises comme les partis politiques s'y pressent. Le 3 mai dernier, Reporters sans frontières y a inauguré son bureau virtuel. Aujourd'hui, à travers le monde, près de 7 millions de joueurs seraient membres de Second Life.