Google Gears : système d'exploitation 2.0 ?

Jérôme Bouteiller
Publié le 07 juin 2007 à 11h38
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Depuis la démocratisation de l'informatique personnelle dans les années 80, le grand gagnant de tout cette industrie a sans conteste été Microsoft, éditeur de nombreux logiciels bureautiques mais surtout de Windows, un système d'exploitation, interface entre le "matériel" et le "logiciel", devenu aujourd'hui un véritable standard. Malgré la concurrence de Mac OS ou de Linux, les différentes déclinaisons de Windows équipent aujourd'hui plus de 95% des ordinateurs et assurent à Microsoft une véritable rente se chiffrant chaque année en milliards de dollars.

C'est donc assez logiquement que les spécialistes de l'informatiques attendent un véritable concurrent. Après le faux départ de Netscape, cet éditeur de navigateurs web qui ambitionnait dans les années 90 d'être l'interface entre l'ordinateur et l'internet, c'est aujourd'hui Google, champion des outils de recherche, qui apparaît comme le plus sérieux challenger pour Microsoft.

Malgré de nombreuses rumeurs, Google n'a pour le moment développé aucun "système d'exploitation". Par contre, Google travaille sur une solution dont l'ambition n'est plus de gérer les interfaces entre le matériel informatique et les logiciels mais d'être une véritable plate-forme entre l'ordinateur et les services en ligne. Ce système d'exploitation "2.0", c'est Google Gear.

Plus ambitieux que Google Desktop, un application de moteur de recherche sur disque dur affichant quelques widgets sur le bureau de l'ordinateur, Google Gear est en mesure de faire tourner de véritables applications. Dans un premier temps, l'idée de Google est de porter sur Google Gear ses propres services : Messagerie Gmail, Traitement de texte Writely, Tableur SpreadSheets, etc... et ainsi de permettre à ses utilisateurs de les utiliser offline, c'est-à-dire sans connexion internet.

Mais dans un second temps, Google souhaite ouvrir sa plate-forme à l'ensemble des éditeurs, aussi bien ceux d'applications web souhaitent les faire fonctionner offline qu'éditeurs de logiciels traditionnels à la recherche d'une plate-forme potentiellement universelle, disponible sur Windows mais d'ors et déjà sous Linux. «A terme, nous espérons que Gears deviendra un standard.» a reconnu Jeff Hubert, vice-président de l'ingénierie chez Google., lors des derniers Google Developer Days.

Bref, tout comme Microsoft avec Silverlight, avec Flex, avec Xul, Google confirme son intérêt pour les "rich internet applications", des logiciels offrant toujours plus de fonctions, de services ou de contenus, grâce à internet. L'enjeu est stratégique puisque le vainqueur de cette compétition pourrait tout simplement dominer les 20 prochaines années, de la même manière que Microsoft a dominé les 20 dernières. Reste toutefois à savoir quelle plate-forme aura la préférence des développeurs, condition sine qua non pour attirer en masse, les internautes.

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Jérôme Bouteiller
Par Jérôme Bouteiller

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