Second Life peuplé de terroristes et prosélytes ?

Alexandre Laurent
Publié le 01 août 2007 à 16h54
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Si l'engouement suscité par le phénomène Second Life lors de sa sortie est quelque peu retombé, nombreux sont ceux qui continuent à tester le domaine des possibles dans cette « seconde vie », avec des intentions plus ou moins louables. Alors que les jésuites italiens s'apprêtent à partir évangéliser les terres virtuelles de Second Life, des groupements terroristes les utiliseraient comme terrain d'entrainement pour leurs actions futures. Mais soyez rassurés : les jeux d'argent y sont désormais interdits !

Considéré par certains comme un lieu de perdition duquel il faut protéger les mineurs, comme en témoigne la procédure récemment lancée par l'association Familles de France, Second Life pourrait aussi se révéler l'endroit propice au sauvetage de quelques âmes. C'est du moins ce que pensent les jésuites italiens, qui étudient déjà les groupements religieux au sein de l'univers virtuel pour préparer leur arrivée.

« S'il y a des personnes qui s'expriment à travers les métaphores de Second Life, et certaines d'entre-elles expriment aussi des besoins d'ordre spirituel, alors nous ne devons peut-être pas ignorer la possibilité de répondre à cette demande », explique un article de la revue italienne des jésuites, Civilta Cattolica, citée le 26 juillet dernier par le quotidien Le Monde. « Au fond, la Terre numérique peut être, elle aussi, considérée comme "Terre de mission". De toute manière, Second Life n'est pas un lieu qu'il faut laisser privé d'occasions de rencontres et de croissance et chaque initiative capable d'animer de manière positive ses habitants doit donc être considérée favorablement », conclut l'article.

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Un autre papier, publié par le quotidien The Australian, évoque la présence de groupes radicaux, voire de terroristes, dans Second Life. Ils s'y livreraient à des attentats virtuels, à la propagande ou au trafic d'armes, utilisant ce monde dépourvu de garde-fous comme un terrain de jeu, d'entrainement ou de contestation. Depuis quelques mois sévit ainsi la Second Life Liberation Army, qui réclame à l'éditeur Linden Lab le contrôle de l'environnement de cet univers virtuel. Ses équipes ont déjà commis différents actes de vandalisme sur des points de vente inscrits dans Second Life pour protester contre son caractère commercial.

Rohan Gunaratna, auteur du livre Inside al-Qa'ida, va même jusqu'à penser que la célèbre organisation terroriste utilise Second Life comme une base d'entrainement, y répétant des opérations en vue de les reproduire par la suite dans le monde réel. Il invite les différents gouvernements occidentaux à faire du renseignement dans Second Life. La possibilité de convertir de véritables dollars en une monnaie virtuelle avant de transférer cette monnaie à un autre avatar puis de la reconvertir en espèces sonnantes et trébuchantes donnerait également lieu à du trafic de devises.

Comme dans la vraie vie, sexe et argent font bien évidemment partie des dérives occasionnées par le successeur « Deuxième monde », qui ne serait par exemple pas exempt de délinquants sexuels. Une enquête de police suggérait récemment que certains internautes avaient pu se livrer à des actes à caractère pédophile dans Second Life, et l'on ne compte plus les sex-shops et autres bars à strip-tease, qui jouxtent bien souvent des établissements qualifiés de sérieux comme les sièges de partis politiques ou les ambassades virtuelles !

Le sexe et le prosélytisme ont peut-être encore droit de cité, mais Linden Lab vient, au grand dam de ses utilisateurs, de bannir les jeux d'argent de son service. Une façon de se mettre en conformité avec la loi américaine, et de se mettre à l'abri des victimes d'arnaques qui voudraient se retourner contre l'éditeur du jeu.Mais Second Life est grand, et les irréductibles trouveront bien le moyen de monter quelques tripots clandestins...
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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