Jean Cherbonnier, bonjour. Pouvez-vous nous présenter la société Navx ?
Navx est une société qui emploie 15 salariés, très fortement spécialisés dans le domaine de la technique. Nous sommes toujours en phase de recrutement et cherchons d'ailleurs encore à développer nos profils techniques (Web, PHP, Flex, Ajax). Le chiffre d'affaires de la société a été de 500 000 euros en 2006 et nous visons désormais le million d'euros de CA pour 2007.
Le site Web de Navx est disponible en 6 langues et dans différents pays (Italie, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Autriche et France) depuis le 1er juillet. Nous sommes donc aller chercher du contenu à l'étranger pour chacun de ces pays.
Notre site possède principalement deux fonctions : une partie « GPS Premium » avec du contenu spécialisé que nous vendons à l'utilisateur final (radars, voix, guide GaultMillau, ...) et une plateforme communautaire que nous allons lancer cet automne. Autrefois spécialisés dans les contenus pour produits , nous sommes aujourd'hui compatibles avec une grande gamme de GPS autonomes du marché : TomTom, , Navman et Mio.
Près d'un mois après l'internationalisation de Navx, quel est votre regard sur les marchés étrangers ?
Nous sommes très contents de cette ouverture. Les marchés anglo-saxons sont très concurrentiels et très importants car beaucoup de gens sont déjà équipés d'un GPS. Nous avons à l'inverse des marchés latins où il y a peu de concurrence et moins d'engouement du public pour ces mêmes produits. Nous ne savons donc pas si nous allons nous positionner de la même manière dans ces deux marchés.
De tous les services payants proposés aux utilisateurs de GPS, lesquels fonctionnement le mieux ?
Environ 50% des acquéreurs de contenus pour leur GPS choisissent des radars contre près de 30% pour les voix. Le reste des achats effectués via notre plateforme est consitué d'images, de guides touristiques ou encore, et c'est une nouveauté, de 115 itinéraires « Petit Futé » comme les « routes des vins en Bourgogne » par exemple. Le prix unitaire de ces itinéraires est fixé à 2,95 euros, contre 5,95 euros par mois pour les radars fixes de France, 5,95 euros pour une voix ou 1,95 euro pour un fond d'écran.
Comment voyez-vous évoluer ces services dans les prochains mois ?
Nous avons aujourd'hui un pack de radars en France et allons lancer une offre de radars par pays ou européens avec un abonnement mensuel ou annuel. Sur le radar, le marché est en très forte croissance et je pense qu'il y a de la place pour de nouveaux acteurs.
Concernant la voix, nous ne nous sentons pas concurrencés par l'offre de création de ses propres voix sur les derniers GPS autonomes de TomTom. J'imagine que certains vont enregistrer des voix de bébés ou d'amis mais pour rire uniquement. Dans un GPS de TomTom, il y a en effet 65 fichiers sons à modifier... En revanche, ce qui pourrait à terme nous gêner dans la voix, ce sont les dernières fonctions de synthèse vocale des derniers GPS du marché.
Quels sont les nouveaux contenus Premium que vous allez prochainement lancer ?
Nous allons lancer un système de contenus Premium pour rechercher les stations-essences les moins onéreuses. L'utilisateur pourra alors acheter une base de stations-services pour un prix d'une vingtaine d'euros par an (prix définitif qui reste encore à définir). Chaque fois que le GPS est connecté à l'ordinateur, cette base se mettra alors à jour automatiquement.
Dans les POI d'un GPS, il sera ensuite possible d'afficher du contenu par distance avec un système de flag qui donne des informations sur les prix des stations les moins chères : « pas chères », « dans la moyenne » ou « chères ». Nous allons lancer ce service dans six pays. En France, il devrait être disponible dans le courant du mois de septembre.
Et concernant la prochaine plateforme communautaire de Navx, quels seront ses fonctionnalités ?
L'idée est de donner les outils aux utilisateurs de GPS pour préparer leur voyage, l'enregistrer, le documenter ou encore le partager. Pour cela, nous allons lancer un nouveau portail web intégré dans Navx avec une carte du monde associée.
Sur cette carte, nous aurons des dizaines de catégories de POI, des ensembles de traces et de points avec une possiblite de remonter du contenu depuis un appareil GPS. Il sera donc possible de relier son GPS autonome au PC pour que son dernier trajet soit exporté sur une carte du monde, avec une possibilité de partager le tout avec sa famille ou ses amis. Les gens pourront alors ensuite le commenter ou le blogger. Nous voulons apporter à notre manière le fameux « web 2.0 » au GPS.
Nous en profiterons d'ailleurs pour ajouter des POI. Inversement, pour préparer son voyage, il sera possible de choisir des POI sur la carte et les ajouter dans l'offre de POI du GPS. L'interêt d'avoir un signé un accord cartographique avec est d'avoir déjà à notre disposition pas moins de 300 000 POI dans notre communauté.
Notre plateforme communautaire de contenus géolocalisés sera disponible premièrement auprès de quelques beta testeurs à partir du 15 septembre. Nous comptons ensuite l'ouvrir d'ici à la fin de l'année.
En terme de monétisation, nous sommes confiants et comptons sur la partie de téléchargement « Premium » pour générer des revenus et les multiplier en allant à l'étranger. De l'autre côté, nous souhaitons avec le portail communautaire gratuit développer une base d'utilisateurs et de contenus supplémentaires.
Combien avez-vous aujourd'hui de clients ? Quels sont vos objectifs de recrutement de nouveaux membres avec le portail communautaire ?
Nous avons 50 000 inscrits sur Navx, beaucoup achetant bon nombre de contenus Premium en une seule fois mais certains n'achetant malheureusement des contenus qu'une seule fois. Nous avons donc mis en place une équipe de CRM qui s'occupe de fidéliser nos utilisateurs, en leur envoyant par exemple des informations sur les nouveaux contenus Premium que nous proposons et qui pourraient les intéresser.
Au sujet de nos objectifs concernant le portail communautaire, il est difficile de donner des chiffres précis mais avec 100 000 personnes inscrites en 6 mois, nous serions déjà ravis !
Vous avez levé 3M d'euros en janvier dernier. Vont-ils également servir pour promouvoir votre marque via un prochain plan média ciblé ?
Nous faisons de la publicité dans les moteurs de recherche, du référencement Web et différentes actions liées au domaine de la Relation Presse pour promouvoir notre image et recruter de nouveaux clients. Je ne pense pas que le marché soit encore suffisamment grand public pour que nous puissions faire de la publicité à plus grande échelle.
De plus en plus de produits GPS... sont des téléphones mobiles. Allez-vous proposer des solutions spécifiques pour ce type de produits ?
Nous avons dans les cartons beaucoup de projets en rapport avec la téléphonie mobile. Nous commençons à réfléchir aux services que nous pourrons proposer et parlons déjà avec des opérateurs mobiles. Nous pensons d'ailleurs que ce sont des solutions de téléchargement en Live qui doivent être proposées aux mobiles. Le téléphone mobile va amener à la création de services beaucoup plus communautaires pour savoir par exemple où sont ses amis ou si ils entrent dans une « zone cartographique » spécifique.
Le GPS autonome a en attendant encore une belle vie devant lui. Le téléphone GPS va je pense répondre à un usage légèrement différent mais l'un ne va pas battre l'autre. Le PND sera peut-être en revanche concurrencé par la navigation embarquée dans l'automobile.
Jean Cherbonnier, je vous remercie.