Mauvaise semaine pour NumeriCâble, principal câblo-opérateur né de la fusion des réseaux de , Vivendi, Noos et UPC. Selon un article paru dans le quotidien LesEchos, le groupe ferait actuellement l'objet d'une fronde de la part des collectivités locales qui lui contestent la propriété de son réseau.
Selon un récent rapport de l'ARCEP, ces réseaux, dont la construction a débuté dans les années 80, pourraient être qualifiés de "délégation de service publique" et, au même titre que des réseaux d'eau ou de transport, redevenir la propriété des collectivités locales à la fin de la concession. A cette lecture, Philippe Besnier, Président de NumériCâble oppose plutôt celle de la "convention d'occupation du domaine public", des conventions d'ailleurs signées par de nombreuses collectivités locales ne souhaitant pas hériter de la construction ou du financement d'un réseau en pleine mutation vers la fibre optique et le très haut débit.
Au-delà de ces questions juridiques, Numericâble devrait également refaire parler de lui sur le plan financier. Propriété depuis deux ans des fonds d'investissement Cinven et Altice, Numericâble pourrait à nouveau changer de propriétaire. Selon la lettre Private Equity News, relayée par LesEchos, les deux fonds d'investissement auraient mandaté les banques d'affaires Morgan Stanley et Rothschild pour mener une cession dès cet automne, une opération toutefois catégoriquement démentie par les dirigeants de Numericâble mais qui pourrait atteindre les 3 milliards d'euros.
Actuellement structuré autour de deux pôles (FranceTelecom / Orange et SFR / Neuf Cegetel), le marché français des télécoms compte encore cinq opérateurs indépendants : Bouygues Telecom dans la téléphonie mobile et Free, Numericâble, Alice et dans le haut débit "fixe". Rachat de Bouygues Telecom par Telecom Italia (Alice), Rachat de Bouygues Telecom par Numericâble, Rapprochement (peu probable) entre Free et Bouygues Telecom, ... toutes les options sont donc ouvertes pour la constitution d'un voire de deux nouveaux pôles dans les télécoms hexagonales.