Les agences fédérales américaines en charge du renseignement s'apprêteraient à lancer « A-Space », une plate-forme interne de communication inspirée des réseaux sociaux grand public tels que MySpace et Facebook, rapporte le Financial Times dans son édition du 21 août 2007. Selon le quotidien britannique, le directeur en charge du renseignement US, Mike McConnell à l'heure actuelle, devrait ouvrir le site à l'ensemble des agences concernées en décembre prochain.
Ce projet « communautaire » viendrait compléter les initiatives mises en oeuvre par le gouvernement des Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001. La plate-forme doit permettre aux agences d'effectuer des analyses plus pointues et d'assurer la mise en oeuvre rapide des mesures qui s'imposent. Le projet consiste à « abattre les murs » qui séparent les membres de la communauté (National Intelligence), à assurer la fluidité de l'information, sans forcément augmenter les effectifs.
La CIA (Central Intelligence Agency), concernée par ce projet, s'est déjà intéressée aux plates-formes communautaires de mise en relation. L'agence a utilisé Facebook, officiellement pour de la veille et de la publicité (promouvoir les opportunités de carrière au sein de l'agence), officieusement dans un souci de surveillance. « L'initiative de la CIA, partie intégrante d'une campagne utilisant les nouveaux médias et les supports traditionnels, a été lancée strictement dans un but informationnel », a récemment déclaré George Little, porte-parole de l'agence fédérale.
De son côté, l'ODNI (Office of the Dir. of National Intelligence) a développé un site collaboratif, Intellipedia, inspiré de Wikipedia, l'encyclopédie libre en ligne. L'ODNI a également mis en place sa version de del.icio.us, site de partage des marque-pages web. Les membres de la communauté US du renseignement répartis sur plus de 15 agences fédérales, devraient pouvoir accéder à ces outils et à d'autres services via « A-Space ».
Cette initiative ne ferait pas l'unanimité. Pour tenter de calmer les agents (espions) inquiets de perdre leur couverture, A-Space sera proposé aux seuls volontaires dans un premier temps. L'ODNI envisagerait, enfin, la participation d'agences étrangères, mais les résistances sont vives.