1 - L'accroissement de la résolution des images. On a coutume de dire que 10 millions de pixels c'est beaucoup, voire déjà trop, pourtant on disait la même chose de 5 millions de pixels quelques années en arrière. Pourquoi ne pas changer d'approche - ne plus réfléchir par rapport à nos besoins - mais se demander ce qui se passerait si on utilisait des appareils de 100 millions de pixels et plus ?
2 - Un changement de conception des appareils photo, qui ont somme toute peu évolué depuis les débuts de la photographie.
3 - La mise au point d'outils permettant de détecter les transformations effectuées sur les photos.
Le premier axe de recherche s'inscrit dans le cadre des travaux du groupe Gigapixel project qui cherche à promouvoir les photos ultra haute résolution (voir cette brève par exemple). Les efforts d'Adobe consistent ici à améliorer les capacités de traitement des images volumineuses et à en faciliter l'assemblage et le visionnage. Aux sceptiques qui s'interrogent sur l'utilité de résolutions de l'ordre plusieurs gigapixels, Adobe répond en images en permettant de plonger au cœur de vues en apparence banales mais qui, une fois que l'on a zoomé au maximum, permettent de découvrir (ou redécouvrir) une foule de détails et de textures insoupçonnés.
Ces hautes résolutions permettent de se balader virtuellement dans l'image, en prenant de la distance puis en revenant sur un détail
Le constat qui préside à la seconde piste de recherche est le fait que les appareils ont bien peu changé depuis ces 20 dernières années, et que les évolutions sont plutôt venues de l'ordinateur. Adobe a toutefois dévoilé un nouvel objectif composé de 19 lentilles et qui permet de capturer un même sujet sous plusieurs angles différents en une seule prise.
Ce dispositif permet ensuite de se déplacer légèrement dans l'image mais également - ce qui est encore plus étonnant - de modifier a posteriori la zone de netteté. Partant d'une photo de deux statues (la mise au point étant faite sur la plus éloignée), la démonstration a permis de basculer d'un seul clic la netteté sur la statue située au premier au premier plan. Elle a ensuite permis de modifier la mise au point de façon sélective, au moyen d'un outil de type tampon.
Le dernier axe concerne la possibilité de détecter de façon logicielle les photos ayant fait l'objet de modifications, l'œil étant depuis longtemps bien incapable d'identifier les parties retirées ou modifiées d'une image ! Le premier outil analyse la photo de façon à mettre en évidence les régions identiques, comme celles reproduites au moyen de l'outil tampon (recouvrement d'une zone de l'image par une par texture puisée dans une autre partie de l'image).
Des baigneurs ont été effacés de cette plage
Un second outil, plus complexe, analyse cette fois la signature d'un filtre de Bayer de façon à détecter si l'image a été modifiée.
Voilà pour ce tour d'horizon de ce à quoi pourrait ressembler le futur de l'imagerie numérique. Verrons-nous certains de ces outils faire leur apparition dans la prochaine version de Photoshop ?