Certes, le réseau Internet n'est pas particulièrement développé en Corée du Nord. On pourrait même dire qu'il est quasi inexistant, puisque seules quelques élites ont droit à cette porte ouverte vers l'extérieur. Ce qui n'empêche pas Kim Jong-Il, l'actuel dirigeant de la Corée du Nord, de se considérer comme un « expert de l'Internet », d'après les propos rapportés par l'agence Associated Press.
54 ans après la fin de la guerre, les deux Corée tentent désormais de trouver un terrain d'entente et de s'engager dans la voie de la réconciliation. Réunis cette semaine pour le deuxième sommet organisé entre le Nord et le Sud, Ki Jong-Il et son homologue Roh Moo-hyun ont étudié différentes pistes permettant aux deux pays de se rapprocher. La coopération économique constitue l'une de ces pistes, et certaines entreprises sud-coréennes sont déjà installées dans des zones industrielles de villes de la Corée du Nord.
Le président sud-coréen Roh Moo-hyun a justement profité de cette rencontre pour demander à Kim Jong-Il s'il ne serait pas possible que ces entreprises aient un accès à Internet, ce qui permettrait à la zone de se développer. « Je suis également un expert de l'Internet », aurait déclaré le leader nord-coréen. « Je suis d'accord pour ne relier que la zone industrielle, mais le fait de relier les autres régions du Nord poserait de nombreux problèmes. Si les problèmes sont résolus, il n'y a pas de raison de ne pas ouvrir » un accès à Internet, aurait-il ajouté.
A quels problèmes peut-il être fait allusion ? Si l'on évoque souvent les méthodes du gouvernement chinois, qui ne redoute pas la censure et lutte de façon musclée contre les mouvements de dissidence qui prennent naissance sur le Web, le régime de Kim Jong-Il n'est pas en reste. En Corée du Nord, seules quelques poignées de personnes accèdent aujourd'hui aux réseaux de téléphonie, de télévision ou de télécommunications internationaux. Le gouvernement craindrait-il les effets délétères de l'Internet sur ses administrés ?