D'après la presse locale, confirmée vendredi 7 décembre par l'AP, les internautes syriens n'ont plus la possibilité de se connecter au réseau social Facebook. Selon l'agence de presse qui rapporte les propos tenus par des médias syriens et des résidents, ce blocage aurait été institué par peur d'une infiltration israélienne des réseaux syriens sur Internet. Depuis le 19 novembre, Facebook s'ouvrirait sur une simple page blanche. Dans un communiqué daté du 7 décembre, Reporters sans frontières évoque le blocage de de près de 110 sites Internet parmi lesquels Facebook mais également , le célèbre site de vente en ligne américain.
« Contactée par Reporters sans frontières, la Syria Computer society, l'un des principaux fournisseurs d'accès du pays, contrôlé par l'Etat, a déclaré que "le réseau n'était pas censuré et que ces problèmes venaient des ordinateurs mêmes des internautes" », explique l'organisation de défense des libertés de la presse sur son site Web. Joint par l'AP, le gouvernement syrien n'aurait pour le moment fait aucun commentaire à ce sujet.
Différentes sources indiquent que le blocage de Facebook aurait été motivé par la volonté de contrecarrer les plans des services secrets israéliens qui auraient infiltré les groupes de discussion à dominante syrienne. La controverse autour du programme publicitaire Beacon de Facebook et d'autres faits divers ont récemment mis en lumière les problèmes que posaient les réseaux sociaux en matière de protection de la vie privée. L'utilisation de ces derniers à des fins de renseignement peut logiquement être envisagée : une raison suffisante pour justifier le blocage ?
Facebook témoigne, de façon exacerbée, des tensions qui règnent au Moyen-Orient. Des groupes tels que « Lebanon, Palestine, and Syria have the Right to Defend Themselves » ou « Let's see how many people are agains Syria and Iran »(*) rassemblent ainsi plusieurs milliers de membres.
« Depuis l'arrivée au pouvoir de Bachar el-Assad, la Syrie est devenue l'un des trous noirs d'Internet, avec le filtrage systématique des publications en ligne de l'opposition politique et une forte répression contre les dissidents et journalistes indépendants s'exprimant sur la Toile. Les autorités syriennes utilisent un filtre, appelé "Thundercache", destiné à contrôler le contenu disponible sur Internet, éliminer les virus et interdire le piratage de fichiers vidéos », indique RSF. Aujourd'ui, quelque 1.900 internautes ont rejoint un autre groupe, nommé « Don't Block FACEBOOK In SYRIA !! ... ».
(*) Le Liban, la Palestine et la Syrie ont le droit de se défendre seuls ; Voyons combien de personnes sont contre la Syrie et l'Iran.