Rapport Attali : entre l'Afdel et les éditeurs de logiciels libres, le torchon brûle

Ariane Beky
Publié le 25 janvier 2008 à 09h56
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Un échange acerbe entre l'Afdel et les représentants d'éditeurs de logiciels libres et open source fait suite à la publication du rapport Attali pour la libération de la croissance française.

Les 316 propositions présentées mercredi au Président de la République, Nicolas Sarkozy, intéressent notamment l'économie numérique, dont le secteur du logiciel. En la matière, la commission présidée par Attali souligne la nécessité de mettre en oeuvre une série d'actions, à savoir : « promouvoir la concurrence entre logiciels propriétaires et logiciels libres dans les appels d'offres, notamment publics [...] considérer fiscalement, comme aux Etats-Unis, les aides aux communautés des logiciels libres comme du mécénat de compétence [...] exiger, à un niveau européen, la fixation de normes internationales garantissant l'interopérabilité entre logiciels libres et logiciels propriétaires. »

Dans un communiqué daté du 23 janvier 2008, l'Association française des éditeurs de logiciels (Afdel) regroupant des acteurs comme Cegid, Dassault Systèmes, Exalead et la filiale française de Microsoft, déclare juger « le rapport Attali iconoclaste sur la partie logiciel ». Aux yeux de l'association, la commission Attali « apporte son soutien exclusif et discriminatoire à un modèle de développement et de commercialisation du logiciel qui ne participe que marginalement à l'innovation et à la croissance ». Elle ajoute, le « parti pris » du rapport Attali « pourrait fragiliser davantage le moteur de l'écosystème français des TIC : l'industrie du logiciel ». Combat d'arrière-garde ?

La réaction d'éditeurs de logiciels libres et open source ne s'est pas faite attendre. Dans un communiqué collectif publié jeudi, des sociétés telles que (distribution Linux), Nuxeo (plate-forme ECM), Ingres (base de données) et (distribution Linux, middleware) ont dénoncé « les allégations infondées de l'Afdel et sa méconnaissance de l'industrie du logiciel libre ».

A l'inverse de ce qu'affirme l'Afdel, ajoutent-ils, « les signataires de ce texte sont toutes des entreprises éditrices de logiciels qui remplissent chacune au moins un des trois critères : éligibilité au CIR (crédit impôt recherche), labellisation JEI (jeune entreprise innovante), consacrent plus de 20% de leur chiffre d'affaires à la R&D. Ces critères objectifs [...] sont la preuve du caractère innovant et créateur de valeur de l'activité des éditeurs de logiciels libres et open source. » Ils concluent : « L'Afdel dessert plus qu'elle ne sert les entreprises qu'elle prétend représenter en menant un combat d'arrière-garde contre une des tendances lourdes du marché de l'informatique. »
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