Ayant suscité près de 2,8 milliards d'euros d'investissements en 2007 selon TNS Sofres, le marché de la publicité en ligne ne laisse plus les pouvoirs publics indifférents. Du pain béni pour le gouvernement, qui cherche justement de nouvelles sources de revenus pour compenser la suppression de la publicité sur les chaînes de télévision ? D'après le quotidien Les Echos, l'exécutif envisagerait effectivement de taxer les recettes publicitaires sur Internet, au motif qu'une partie des budgets publicitaires se déportent de la télévision vers Internet.
A l'occasion de ses « voeux aux forces vives de la nation », le chef de l'Etat indiquait le 17 janvier dernier que la suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publiques serait « compensée » par des taxes sur « la totalité des nouveaux moyens de communication ». Différentes pistes ont pour l'instant été étudiées, de l'augmentation du montant de la redevance TV, écartée car trop impopulaire, à la taxation des recettes publicitaires des chaînes privées, en passant par un prélèvement effectué sur les recettes générées par les ventes de produits électroniques - qu'ils permettent ou non de regarder la télévision.
L'idée serait donc maintenant de ponctionner une part infinitésimale des revenus de chacun de ces secteurs, en y ajoutant celui de la publicité sur Internet, de façon à ce que, pris individuellement, les industriels concernés n'aient pas la sensation d'une taxe trop lourde. En outre, et afin de ne pas pousser les éditeurs de site à s'installer à l'étranger, le gouvernement étudierait la possibilité de taxer les intermédiaires entre annonceurs et éditeurs.
Comme les chaînes privées, les opérateurs télécoms ou les fabricants d'électronique grand public, le secteur Internet risque d'assez peu goûter cette proposition et l'on devrait rapidement voir fleurir des déclarations déplorant cette propension à taxer rapidement un secteur en plein développement, au risque de freiner son essor.
De son côté, Christine Albanel a lancé mercredi sur le site forum.gouv.fr un espace de discussion consacré à la question, avant de participer à une courte session de chat, lors de laquelle la ministre de la Culture a indiqué n'avoir aucune intention de privatiser France 3 en dépit de ce qu'affirment certaines rumeurs. Quelque 200 messages ont été créés par les internautes à qui l'on promet que leur suggestion seront étudiées, mais aucune discussion n'a été amorcée.