Le constructeur américain Otto Aviation, qui veut rendre l'impossible possible, n'offre peut-être que la capacité d'un petit jet avec son avion, mais il est surtout un bien plus faible pollueur en comparaison.
La promesse faite par Otto Aviation est belle, et elle serait en passe d'être tenue, même si pour l'instant l'appareil n'est qu'en phase de séduction. Le constructeur aéronautique américain, du nom de son créateur William Otto, l'a dévoilé au public il y a quelques jours. Répondant au nom de code Celera 500L, le petit avion commercial, qui peut également offrir des services cargo, militaires voire être reconverti en drone de combat, présente plusieurs avantages qui s'inscrivent dans ce qui doit caractériser l'aéronef de demain : une empreinte carbone plus faible et un coût global nettement inférieur.
Le Celera 500L n'a pas (tellement) de choses à envier à ses plus proches concurrents
Vous ne manquerez pas tout de suite de remarquer la curieuse forme de l'aéronef, arrondie, un peu empruntée à celle d'un dirigeable ou d'une balle de fusil, très bombée, les ailes en plus, avec une hélice propulsive à l'arrière. Le Celera 500L, qui a connu son premier vol d'essai le mercredi 26 août, après 31 essais menés sur prototype, a désormais l'ambition de devenir un appareil commercial. Plus précisément, un jet d'affaires pouvant accueillir jusqu'à six sièges équivalent à une première classe d'un gros porteur (on ne compte donc pas les deux sièges des pilotes).
Alors entrons dans les détails ô combien intéressants, notamment techniques, pour voir ce qui peut bien faire la différence entre le Celera 500L et un jet traditionnel, le Falcon de l'équipementier Dassault par exemple, ou encore plus proche de lui, le Challenger 600 du Canadien Bombardier. Mais avec des coûts d'exploitation cinq à sept fois plus faibles.
Concernant ses performances, c'est là que l'on sent la principale différence avec ses « grands frères ». Quand un Falcon peut dépasser la vitesse maximale de 900 km/h et un Challenger 600 celle de 850 km/h, le Celera 500L plafonne à environ 740 km/h ce qui, en soit, reste convenable.
Autre élément important : la distance franchissable, c'est-à-dire la distance maximale pouvant être parcourue par un avion entre le décollage et l'atterrissage. Celle du Celera 500L peut atteindre les 8 300 km, ce qui nous semble énorme et comparable à certains appareils long courrier. Les plus récents modèles de la série Falcon tournent autour des 10 000 km. Certains modèles de la série Bombardier Challenger 6 000, comme le CL-605, dépassent les 7 400 km de rayon d'action.
Une consommation huit fois plus faible qu'un aéronef de taille comparable
Pour justifier la forte autonomie et la faible consommation du Celera 500L, Otto Aviation vante l'adoption de formes laminaires pour les ailes, le fuselage et la section arrière, qui aident à l'écoulement laminaire du flux d'air, réduisant les frottements et permettant, aussi, une réduction d'environ 59% de la traînée par rapport à un avion « classique » de taille similaire. Des avantages qui ne peuvent pas être appliqués aux avions de plus grande taille, selon le constructeur.
Le Celera 500L embarque un V12 à refroidissement liquide. Le moteur turbo-diesel, entièrement en aluminium, est doté d'une capacité de 550 chevaux au décollage. L'appareil permettrait une consommation de carburant (il n'y a pas de carburant dans les ailes d'ailleurs) jusqu'à huit fois inférieure à celles d'un avion de taille comparable. La firme basée à Yorba Linda, en Californie, indique que la réduction de l'empreinte carbone du Celera 500L dépasse de plus de 30% les normes que veut atteindre le régulateur américain de l'aviation civile (la FAA ou Federal Aviation Administration) d'ici 2031.
Otto Aviation table désormais sur 2025 pour démarrer ses premiers vols commerciaux. Un second modèle, le Celera 1000L, pourrait aussi voir le jour, avec une capacité 20% plus importante que son aîné, embarquant donc plus de passagers ou de fret. Sans oublier la possibilité évoquée par le fabricant de proposer des variantes hybrides et électriques, dans un futur encore plus lointain.
Source : Otto Aviation