Vue d'artiste du projet d'avion supersonique capable de voler à Mach 3. Crédits Virgin Galactic
Vue d'artiste du projet d'avion supersonique capable de voler à Mach 3. Crédits Virgin Galactic

La firme fondée par Richard Branson signe un nouveau trimestre avec plus de 60 millions de dollars de pertes. Affectée par la crise du coronavirus, elle dévoile néanmoins un nouveau projet d'avion supersonique.

Et confirme des partenariats avec la NASA et Rolls-Royce.

Cash machine

Virgin Galactic perd beaucoup d'argent. Près de 120 millions de dollars sur les six premiers mois de cette année, selon son rapport trimestriel publié hier, le 3 août. Et même s'il reste environ 360 millions de dollars dans les caisses, l'entreprise se prépare à émettre de nouvelles actions sur le marché pour renflouer le navire…

En effet, malheureusement pour elle, les revenus ne devraient pas grimper d'ici la fin de l'année, la mise en service commerciale de son avion fusée suborbital « VSS Unity », n'étant plus prévue avant 2021. La crise sanitaire et les mesures liées au COVID-19 ralentissent les opérations et le développement de nouvelles unités, mais Virgin Galactic a beaucoup à dépenser. Ses locaux au sein du Spaceport America au Nouveau Mexique, ses employés, l'assemblage de deux avions fusée sur l'aéroport de Mojave (Californie), … Tout cela coûte cher lorsqu'il n'y a pas de vol pour assurer la rentabilité de l'affaire.

Le programme de test de VSS Unity devrait se terminer en 2020. L'entreprise a annoncé les deux derniers vols d'essai : le premier devrait avoir lieu avec deux pilotes et des expériences scientifiques, le second dans la cabine aménagée pour les touristes, avec quatre employés en guise de « béta-testeurs ». Le décollage de Richard Branson, 70 ans, qui tient toujours à être le premier client, est repoussé à 2021.

Le concorde aurait-il un héritier ?

Virgin Galactic a cependant de la suite dans les idées. L'entreprise a présenté lundi son nouveau projet d'avion supersonique, qu'elle compte développer grâce à un accord préliminaire avec Rolls-Royce pour la fabrication de moteurs, et avec l'aide de la NASA dans le domaine des vols à haute vitesse (pour rappel, l'agence américaine a une branche aéronautique très active).

L'objectif final de Virgin avec cet avion, qui n'a pas encore de nom, est de transporter un faible nombre de fortunés passagers (entre 9 et 19) à une altitude supérieure à 20 km et à une vitesse excédant Mach 3, soit 3 700 km/h. À titre d'exemple, la liaison Paris – New-York ne prendrait alors qu'un peu plus de deux heures.

Dans les plans de Virgin…

Arguant qu'elle est la seule à avoir transporté des passagers au-delà de Mach 3 (même s'il s'agissait d'employés) au sein de VSS Unity, Virgin Galactic se positionne donc pour des vols rapides pour relier des destinations uniques.

Il faut néanmoins tempérer ces annonces. D'abord parce qu'un tel avion ne s'improvise pas, et il serait étonnant de le voir voler avant plusieurs années, probablement trois à quatre ans dans le meilleur des cas, or on ne sait pas à quel stade se trouve le développement initial.

D'autre part, ce projet comme le reste des activités de Virgin, coûtera cher à mener à bien… Et l'entreprise ne prévoit plus de rentabiliser ses opérations avant, au minimum, mi-2022. Enfin, s'il s'agit d'une annonce importante, c'est aussi un pas en arrière.

Jusqu'ici, Virgin Galactic annonçait travailler sur des concepts d'avions hypersoniques (Mach-5 et plus) réalisant une partie du vol en suborbital. Malgré l'absence de résultats de l'entreprise jusqu'ici, un jet supersonique paraît donc déjà plus accessible technologiquement parlant.

Reste à savoir si cela a un véritable attrait commercial, une fois de plus : le prix des billets sera probablement prohibitif, et l'époque incite plus aux réunions à distance !

Source : The Verge, CNBC