Le secteur aérien a connu le pire mois de son histoire en avril, avec un trafic de passagers qui a touché le fond, au plus fort de la crise de coronavirus.
Après une baisse spectaculaire du trafic aérien au mois de mars (-53% par rapport à mars 2019), on s'attendait évidemment à ce que les statistiques communiquées par l'Association internationale du transport aérien (IATA) pour le mois d'avril soient bien pires. Ce qu'elles sont, évidemment, avec un impact de la crise de maladie à Covid-19 tout simplement démesuré. L'association, qui représente 290 compagnies aériennes, n'avait jamais vu ça.
Un trafic en baisse de 94,3% en avril !
Au mois d'avril, le trafic aérien, mesuré en kilomètre-passager payant, a baissé de 94,3% par rapport au mois d'avril 2019. La demande de passagers était donc quasi nulle alors que plusieurs pays étaient encore concernés par un confinement assez stricte sur cette période. Les voyages aériens et internationaux ont été quasiment tous interrompus.
Aucune région du monde n'a été épargnée par l'arrêt total ou presque du trafic. Si l'Asie-Pacifique s'en sort « mieux » avec une baisse de 88,5% du nombre de passagers sur un an, l'Amérique latine (-96,0%), l'Amérique du Nord (-96,6%), le Moyen-Orient (-97,3%), l'Europe (-98,1%) et l'Afrique (-98,3%) affichent des statistiques surréalistes. Notons tout de même que l'Asie-Pacifique (34,7%), l'Europe (26,8%) et l'Amérique du Nord (22,2%) ont concentré la plus grande part du nombre de passagers dans le monde sur ce mois d'avril où le trafic aura baissé entre 32 et 48% par rapport à mars 2020, déjà le pire mois de l'histoire moderne de l'aéronautique.
L'intérêt des citoyens pour le voyage aérien repart à la hausse
Tous les signaux ne sont pour autant pas négatifs. L'IATA nous explique même que le pire est derrière nous. Cela paraît logique dans un sens, mais il est possible désormais de le quantifier. « Ces chiffres montrent que le total des vols quotidiens a augmenté de 30% entre le point bas du 21 avril et le 27 mai », note l'association internationale. Ces vols ne concernent certes que des opérations domestiques et ne représentent que 5,7% de la demande de 2019, mais la donnée « suggère que l'industrie a connu le fond de la crise, à condition qu'il n'y ait pas de récurrence », confirme l'IATA.
« Le nombre de vols augmente. Les pays commencent à lever les restrictions de mobilité. Et la confiance des entreprises s'améliore sur des marchés clés tels que la Chine, l'Allemagne et les États-Unis. Ce sont des signes positifs alors que nous commençons à reconstruire l'industrie à partir de rien. Les pousses vertes initiales mettront du temps, voire des années, à mûrir », analyse le directeur général français de l'IATA, Alexandre de Juniac. Pour le moment, l'augmentation du trafic est à mettre au crédit de la lente reprise des vols intérieurs.
Preuve de la volonté des particuliers et des professionnels de retourner dans les airs, les recherches de voyages en avion ont grimpé de 25% sur Google à la fin du mois de mai, par rapport à la période creuse du mois d'avril. Nous sommes évidemment encore loin des standards du début d'année, mais les affaires reprennent.