La compagnie américaine JetPack Aviation a récemment indiqué avoir trouvé un premier client étatique pour son nouveau modèle de jetpack, le JB-12. Pour le moment, le nom du client reste confidentiel, tout comme le nombre de jetpacks concernés par ce contrat. Tout juste sait-on qu’il s’agit d’un utilisateur militaire situé en Asie du Sud-Est.
Ce premier contrat majeur pourrait permettre au concept du jetpack, étudié depuis les années 1950, de prendre véritablement son essor commercial.
Le jetpack : un fantasme qui devient réalité
JetPack Aviation est une start-up officiellement créée en 2016 et qui vise à développer des engins à décollage vertical (VTOL) les plus légers et petits possibles. Un concept qui impose encore d’utiliser des turboréacteurs thermiques, mais qui autorise des performances hors de portée des motorisations électriques.
Mais, si l’entreprise est récente, ses origines remontent à plusieurs décennies. L’un des ingénieurs de JPA est en effet Nelson Tyler, le concepteur de la Rocket Belt (ceinture fusée) qui avait fait sensation lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Los Angeles, en 1984. Le P.-D.G. et fondateur de JPA, David Mayman, est également un pionnier des technologies « d’homme volant », puisqu’il a effectué le premier vol de jetpack approuvé par la FAA (agence fédérale de l’aviation américaine) en 2015, autour de la statue de la Liberté.
Un événement qui vient concrétiser le rêve de dizaines d’ingénieurs qui travaillent sur des systèmes volants dorsaux (les jetpacks) depuis le début des années 1950. Cependant, jusqu'ici, ces engins n'ont jamais rencontré de succès commercial en raison de leur autonomie limitée, de leur coût d'exploitation et surtout du danger représenté par leur pilotage. Or, sur ce dernier point au moins, les avancées récentes en matière d'électronique embarquée et d'algorithmes d'aide au pilotage ont permis de faire de ce rêve aéronautique une (semi) réalité.
Un premier client militaire pour les jetpacks
Depuis quelques années, JPA développe et commercialise plusieurs modèles de jetpacks, principalement à destination de riches particuliers en quête d’aventure, ou bien d’entreprises événementielles. La société propose également des baptêmes et formations de jetpack et des prestations clés en main pour des représentations publiques. Le modèle bimoteur JB-10 a notamment fait des apparitions au Red Bull Air Race, par exemple.
Mais, jusqu’à présent, il manquait à JetPack Aviation une première commande majeure, capable de faire passer les jetpacks de la catégorie des curiosités aéronautiques à celle des outils pratiques, voire indispensables. C’est désormais chose faite, puisque la société a trouvé un premier client militaire en Asie du Sud-Est pour une commande ferme de JB-12, le modèle équipé de six petits réacteurs. Et les choses pourraient bien s’accélérer rapidement pour JPA, puisque l’entreprise a été sélectionnée pour plusieurs essais auprès des forces armées américaines.
Ambulances volantes : JetPack Aviation veut concurrencer les eVTOL
Pour JetPack Aviation, il s’agit d’une étape cruciale lui permettant d’asseoir sa crédibilité, indispensable pour développer ses autres programmes. La start-up a en effet dans ses cartons un projet de Speeder, une véritable moto-volante visant spécifiquement le marché des services d’urgence, à la fois pour déployer des secouristes et du matériel médical, et pour évacuer des victimes sur des civières volantes.
Évidemment, ici encore, JPA vise également les clients militaires et les services de sécurité civile. Comme ses jetpacks, ses modèles de Speeder pourraient être particulièrement utiles pour déployer des commandos ou des équipes de reconnaissance en temps de guerre, mais aussi pour acheminer des secouristes et du matériel en cas de catastrophe naturelle, quand les réseaux électriques et les routes sont souvent inopérants.
En ville, les services de secours pourront sans doute privilégier des eVTOL, plus encombrants mais bien plus silencieux. Toutefois, pour les secours en montagne, le sauvetage au combat ou l'aide humanitaire, un système à turboréacteur pourrait s'avérer plus pratique, d'autant plus que le JB-12 comme les Speeder pourront fonctionner aussi bien au diesel qu'au kérosène, déjà utilisés par les 4x4 et hélicoptères déployés dans les mêmes zones.
Il est donc assez logique de voir JetPack Aviation démarcher avant tout les militaires et les services de sécurité civile. Il en va d’ailleurs de même pour le Britannique Gravity, avec sa combinaison volante de style « Iron Man », mais aussi pour le Français Franky Zapata, qui avait présenté son Flyboard Air aux armées françaises et américaines il y a quelques années.
Source : The Drive