© Carbon Engineering
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Air France-KLM, easyJet ou encore Lufthansa ont annoncé, avec Airbus, leur intention d'explorer ensemble des solutions visant à stocker du CO2 capté dans l'air sous terre.

C'est une alliance qui a de l'allure et de l'idée. Lundi, Airbus et les compagnies Air Canada, Air France-KLM, easyJet, International Airlines Group (British Airways et Iberia), LATAM, Lufthansa et Virgin Atlantic ont annoncé avoir signé une lettre d'intention autour de l'approvisionnement futur et de la capture directe du carbone dans l'air, à l'aide d'une technologie à fort potentiel.

Une solution de complément, qui permettrait au secteur d'extraire l'équivalent de ses émissions émises dans l'atmosphère

L'idée de ce consortium est de mettre à profit la technologie de captage direct avant stockage du carbone dans l'air (DACCS ou Direct Air Carbon Capture and Storage). À l'aide de puissants ventilateurs alimentés grâce à de l'énergie issue de panneaux solaires, la DACCS permet de filtrer l'air pour en capter le CO2, afin de stocker ce dernier de manière sûre et permanente dans le sol, plus précisément dans des réservoirs géologiques.

Un aperçu de l'installation avec, à gauche plus distinctement, le fameux ventilateur qui tourne comme une unité de climatisation géante (© Carbon Engineering)
Un aperçu de l'installation avec, à gauche plus distinctement, le fameux ventilateur qui tourne comme une unité de climatisation géante (© Carbon Engineering)

L'industrie aéronautique, consciente de ne pouvoir capter à la source les émissions rejetées dans l'atmosphère, se dit qu'une solution de captage et de stockage direct du carbone dans l'air lui permettrait d'extraire peu ou prou l'équivalent des émissions émises dans l'atmosphère du fait de ses activités.

Le processus de la technologie DACCS (© Airbus)

Airbus et ses partenaires comptent se servir de cette technologie de capture directe de l'air comme d'un complément aux autres solutions utilisées pour réduire les émissions de carbone, comme le carburant d'aviation durable (SAF).

Une capacité de capture d'un million de tonnes de CO2 dans l'air chaque année

Ce partenariat a été conclu avec la société 1PointFive, qui a démarré la construction d'un site de captage et de stockage de CO2 dans le bassin permien du Texas, aux États-Unis. Il devrait d'ailleurs être opérationnel d'ici 2024 et sera doté d'une capacité de capture d'un million de tonnes de CO2 par an une fois qu'il sera pleinement opérationnel, ce qui équivaut à la capacité d'absorption d'environ 40 millions d'arbres.

Le partenariat d'Airbus avec 1PointFive comprend à lui tout seul le préachat de 400 000 tonnes à livrer sur quatre ans. Les compagnies aériennes, elles, se sont engagées sur une période allant de 2025 à 2028. La vice-présidence exécutive Communications and Corporate Affaires d'Airbus Julie Kitcher voit cela comme « une étape concrète vers l'utilisation de cette technologie prometteuse à la fois pour le propre plan de décarbonation d'Airbus et pour l'ambition du secteur de l'aviation d'atteindre des émissions nettes de carbone nulles d'ici 2050 ».

Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) juge l'élimination du carbone nécessaire pour aider à aller au-delà de l'atténuation du changement climatique et pour encourager le secteur dans ses objectifs de zéro émission.