Pour favoriser la reprise du transport aérien, l'IATA propose une série de mesures qui permettraient, si adoptées, de ne pas en venir à l'extrême de la quarantaine.
Si, en France et depuis le 25 mai, les voyageurs en provenance de l'extérieur de l'espace européen et qui atterrissent dans l'hexagone ne sont soumis qu'à une quarantaine dite "volontaire" (dont on peut se demander l'intérêt), plusieurs pays étrangers appliquent encore la quarantaine pure et simple une fois le voyageur arrivé sur leur territoire. L'Association internationale du transport aérien (IATA) demande au gouvernement d'éviter les mesures de quarantaine, qui constituent un obstacle au redémarrage de l'économie, le voyage et le tourisme pesant pour 10% en moyenne du PIB d'un pays, voire plus pour certains, et 300 millions d'emplois dans le monde. Elle préfère privilégier "une approche en couches" de plusieurs mesures.
L'IATA souhaite que les voyageurs se fassent tester (et le prouvent) en amont de leur voyage
En premier lieu, l'IATA propose une batterie d'idées pour réduire le risque de cas importés par le voyage aérien. L'association propose de décourager les passagers symptomatiques de voyager. La mesure peut paraître forte, mais il s'agit ici d'encourager les passagers à rester chez eux au moindre signe alarmant, et pour les compagnies aériennes d'offrir aux voyageurs la plus grande flexibilité sur la réservation initiale.
L'organisation soutient sans surprise le dépistage sanitaire via une déclaration de santé, mais sous forme électronique et sans contact pour les aéroports, de façon à éviter toute infection par un document papier. Le dépistage médical, lui, doit se poursuivre et s'intensifier avec des contrôles de température "non intrusifs", insiste l'IATA. Et "bien que les contrôles de température ne soient pas la méthode de dépistage la plus efficace pour les symptômes du Covid-19, ils peuvent dissuader de voyager en cas de malaise", précise-t-elle.
L'IATA milite pour que chaque voyageur provenant d'un pays où le taux de nouveaux cas reste élevé puisse procéder à un test de Covid-19 avant même l'arrivée à l'aéroport de départ, de façon à ne pas créer de congestion au sein des aéroports. Auquel cas, il faudrait alors que le passager apporte la preuve qu'il a bien effectué un test, et que celui-ci est négatif. À défaut, l'association propose que le test soit réalisé à l'aéroport d'arrivée, mais tout test positif entraînerait une quarantaine, ce qui n'est pas le but recherché.
Réduire le risque pendant le vol, et développer le contact tracing pour tous les passagers et leurs proches
Si par malheur, par mégarde ou par malchance une personne infectée par le coronavirus vient à prendre l'avion, l'IATA propose aussi différents protocoles et mesures. D'abord, pour l'institution, il convient de réduire le risque de transmission pendant le voyage en avion. Pour cela, elle milite pour le port du masque tout au long du voyage mais aussi la désinfection, les déclarations de santé et la distanciation physique lorsque cela est possible, sans oublier les consignes spécifiques lors du décollage.
Dans le cas où une personne est testée positive lors de son arrivée à destination, l'idée est d'empêcher la formation de grappes. Le suivi de contacts (numérique) paraît être une mesure de secours crédible pour l'association internationale, qui encourage "l'identification et l'isolement rapides des contacts", estimant que cela pourra contenir le risque sans entraîner de perturbations économiques ou sociales, "à condition que les problèmes de confidentialité puissent être résolus", et cela ne sera pas une mince à faire, notamment sur le plan juridique avec la nécessite d'une harmonisation de la réglementation à l'échelle planétaire.
"Les mesures de quarantaine peuvent jouer un rôle dans la sécurité des personnes, mais elles garderont également de nombreux chômeurs. L'alternative est de réduire les risques grâce à une série de mesures. Les compagnies aériennes offrent déjà de la flexibilité, il n'y a donc aucune incitation pour les personnes malades ou à risque à voyager", a commenté le directeur général de l'IATA, Alexandre de Juniac.
Que pensez-vous des mesures proposées par l'Association internationale du transport aérien ? Estimez-vous que la quarantaine doit être écartée au profit d'une batterie de mesures ?