La ville de New York va appliquer une nouvelle loi qui lui permettra d'interdire ou presque les locations Airbnb grâce à de sévères restrictions. Et si la France s'en inspirait ?
Nous l'appellerons la « loi locale 18 ». Grâce à ce texte, adopté en janvier 2022, mais qui est entré en application le mardi 5 septembre, la ville de New York peut imposer des restrictions strictes aux locations à court terme, principalement des logements Airbnb ou Vrbo. Draconienne, cette réglementation est presque synonyme d'interdiction de ces plateformes pour de nombreux hôtes et voyageurs.
De lourdes conséquences pour Airbnb, mais aussi pour les hôtes et les voyageurs
Désormais, tous les hôtes de location à court terme doivent s'inscrire auprès d'un service géré par la ville, et ils ne peuvent accueillir plus de deux invités au maximum. Mais la pire des conditions, c'est qu'ils doivent résider dans le logement directement… même lorsque les voyageurs y séjournent !
Cette décision radicale vise à résoudre les problèmes de bruit, de déchets et le désordre global provoqués par les locations, et ainsi préserver la vie et l'intégrité des quartiers résidentiels de la Grosse Pomme.
Les nouvelles règles sont aujourd'hui si strictes qu'Airbnb considère qu'une « interdiction de facto » a été prononcée contre elle à New York. Et si le géant de la location de logements en ligne est touché, ses hôtes le seront aussi. Beaucoup d'entre eux dépendaient de cette pratique pour arrondir leurs fins de mois. Par extension, ce sont aussi les voyageurs qui en pâtiront, les prix des hôtels ayant littéralement bondi dans la ville depuis la COVID-19. Les logements Airbnb constituaient pour eux des logements plus abordables. Reste à savoir maintenant si les hôtels s'aligneront et baisseront leurs tarifs.
Un mouvement qui ne se limite pas forcément qu'à New York
Si New York ne représente qu'une petite part du marché mondial d'Airbnb (la ville ne comptant « que » 40 000 logements de ce type), cette décision montre comment les instances dirigeantes locales peuvent rapidement éliminer les locations à court terme et atténuer leur impact sur certains quartiers dépeuplés. Et la plus célèbre des villes américaines n'est évidemment pas la seule à prendre des mesures contre les locations à court terme.
Des cités comme Dallas et Memphis ont déjà mis en place des restrictions similaires. À San Francisco, la location de résidences entières par Airbnb est limitée à 90 jours par an. En Europe, Amsterdam a fait tomber cette limite à 30 nuits chaque année pour lutter contre les abus. Berlin a même un temps interdit Airbnb avant de l'autoriser à nouveau.
En France, on tente aussi de maîtriser, voire de ralentir la progression d'Airbnb et des plateformes équivalentes. Paris, Marseille et d'autres villes de l'Hexagone ont déjà suivi la législation sur les locations saisonnières, qui limite le nombre de nuitées à 120 par an. Avec des effets qui se font ressentir dans certaines zones du pays.
Concernant le dossier new-yorkais, Airbnb a bien tenté de contester en justice la décision en juin dernier, mais sans succès. Le juge avait estimé les restrictions « entièrement rationnelles ».