Le groupe « Killnet » pro-Russie a essayé de mener des cyberattaques pendant le concours de l'Eurovision samedi soir, révèle la police italienne.
Des dizaines de millions de personnes à travers l'Europe ont apprécié (ou pas d'ailleurs) les performances des 25 finalistes du concours Eurovision 2022 de la chanson, qui a vu le plébiscite de l'Ukraine par le public, après 3 h 30 de direct à la télévision. Mais depuis Turin, tout n'a pas été rose en coulisses, puisque l'organisation a eu à écarter plusieurs tentatives d'attaques informatiques, attribuées au groupe pro-russe Killnet.
Les attaques repoussées par l'ANSSI et la police italiennes
Samedi soir, le groupe de rap ukrainien Kalush a remporté l'Eurovision avec un total de 631 points, en générant un record de points auprès du public, qui a fait son succès face aux jurys européens.
Mais au lendemain du concours, la police italienne a informé le monde que des hackers avaient « tenté de s'infiltrer » dans le réseau de l'organisation du concours, pour tenter de perturber aussi bien les performances des artistes que les votes plus tard dans la soirée.
La police italienne indique par ailleurs avoir pu neutraliser et repousser les attaques grâce à l'activation, par le Centre national de lutte contre la cybercriminalité (CNAIPIC, ou ANSSI locale) et la police italienne, d'une « salle d'opérations dédiée à l'événement » en amont de ce dernier, qui fonctionnait en continu.
Des chaînes Telegram suivies par la police pour anticiper les attaques et localiser les hackers
La police italienne a confirmé à l'agence de presse Reuters que les cyberattaques contenues provenaient du groupe de hackers Killnet et de son affilié Legion, soutiens de la Russie. Le groupe Killnet a récemment fait parler de lui pour avoir, au début de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, déclaré la guerre au collectif Anonymous.
Pour contrer les attaques informatiques, la police italienne est parvenue à recueillir des informations sur les chaînes Telegram du groupe pro-russe pour justement anticiper ces événements critiques et tenter de localiser l'origine géographique des attaques.
Killnet avait, quelques jours avant l'Eurovision, également revendiqué toujours depuis Telegram des attaques contre diverses institutions italiennes, comme le Sénat. La soirée du 14 mai, elle, n'a finalement pas semblé souffrir de perturbations derrière l'écran, même si plusieurs délégations n'ont pu annoncer elles-mêmes les points attribués lors de cette finale, ce qui alimente en parallèle des soupçons de votes manipulés. Toute une histoire.
Source : Reuters