La première liste dévoile les adresses e-mail de 577 membres du Parlement de tous bords confondus. On y retrouve des adresses professionnelles se terminant par [email protected] mais également des adresses en @orange.fr ou en @wanadoo.fr. Pour ces dernières, difficile de dire s'il s'agit d'adresses personnelles puisque certains députés utilisent ces e-mails pour communiquer avec les administrés et transmettent cette dernière notamment sur le trombinoscope en ligne de l'Assemblée nationale.
La seconde liste (en quatre parties) regroupe un nombre plus important d'informations et cible directement les députés et eurodéputés UMP mais également les membres du Sénat appartenant à la majorité présidentielle. Elle reprend également l'identité des collaborateurs proches des élus et publie certains numéros de portables. De même, on constate que leur situation maritale y figure tout comme leur situation familiale (diplômes, nombre d'enfants...). Enfin, certaines adresses semblent diriger vers des particuliers et non une administration.
Alerté par la société Email Angel, le site Rue89 a publié l'information en évoquant l'idée d'un « hacking politique ». Même si cette hypothèse n'est pas à exclure, il reste difficile d'évoquer clairement un piratage puisque la majeure partie de ces informations sont publiques et consultables notamment sur les fiches pratiques dédiées aux députés ou aux sénateurs.
Par contre, la présence d'informations personnelles peut être interprétée au regard de l'actualité récente en matière d'identité. La semaine dernière, le Sénat a voté en seconde lecture en faveur de la carte d'identité biométrique. Parmi les mesures adoptées, un fichier de 45 millions de citoyens sera édité et mentionnera les noms, prénoms, sexe, date et lieux de naissance, adresses, tailles et couleurs des yeux, empreintes digitales des détenteurs de la carte.
Le site Rue89 indique avoir tenté de contacter, mais en vain, la direction de l'UMP et notamment Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP afin d'obtenir plus d'informations sur cette liste.
Contacté par notre rédaction, l'UMP a précisé que le fichier mentionné ne provient pas de ses propres services. Dans cette éventualité, la thèse du « hacking politique » à l'encontre du parti de la majorité semble a priori peu réaliste.
Mise à jour du 9 novembre à 9 h 03
Le parti de la Majorité a publié un communiqué dans lequel il rappelle que le fichier mis en cause « n'est pas un fichier de l'UMP.. Certaines des informations qui y apparaissent ne sont pas des données que collecte l'UMP ». Les responsables du parti indiquent qu'ils étudient « toutes les suites judiciaires à donner ».
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, a même expliqué qu'il avait, au nom du parti politique, porté plainte contre X sur le motif de la « violation du secret des correspondances et vol de données informatiques ». Selon l'AFP, le procureur de la République de Paris a donc été saisi.