Le tribunal de Paris a condamné Alexander Vinnik à cinq ans de prison pour blanchiment d’argent via l’exchange de crypto-monnaies « BTC-e ».
Alexander Vinnik était également accusé d’être à l’origine du rançongiciel Locky. Il a été innocenté pour ces charges.
Alexander Vinnik condamné à 5 ans de prison
Alexander Vinnik a été condamné à cinq ans de prison pour blanchiment d’argent, en plus d’une amende de 100 000 euros.
La France avait ouvert une enquête en 2016 après plusieurs plaintes à la suite de l’infection de centaines d’ordinateurs par un rançonlogiciel au Bitcoin (BTC) baptisé Locky. Les nombreuses victimes étaient notamment des collectivités, des cabinets d’avocats et de petites entreprises locales. Le préjudice est estimé à 135 millions d’euros.
Le tribunal a partiellement abandonné les charges liées à l’exploitation de ce ransomware. Toutefois, les juges ont estimé qu’il avait bien participé à recueillir les fonds issus des rançons et à les blanchir sur la plateforme d’échange de crypto-monnaies « BTC-e ».
Selon l’avocat de Vinnik, Frédéric Belot, il y a pourtant erreur sur la
personne : « Alexander Vinnik a effectivement travaillé pour BTC-e, mais il n’occupait qu’un rôle mineur au sein de la société, se bornant à travailler en freelance pour cette entreprise, sur des tâches de vérification et de support aux clients. »
Réseau de blanchiment international
Aux États-Unis, Alexander Vinnik est accusé d’être le cerveau d’un système international de blanchiment d’argent qui aurait traité plus de 4 milliards de dollars de flux de capitaux par le biais de l’exchange BTC-e. Ce dernier aurait également eu des connexions avec Semion Mogilevich, le parrain de la mafia russe.
Appelé familièrement « M. Bitcoin », Alexander Vinnik a été arrêté pour la
première fois en Grèce en juillet 2017 pour avoir prétendument participé aux opérations de BTC-e. Il aurait opéré l’exchange jusqu’à son arrestation dans la station touristique de Halkidiki, dans le nord de la Grèce, ce qui a déclenché une triple bataille d’extradition entre les États-Unis, la France et la Russie. La Grèce a finalement signifié le mandat d’arrêt européen émis par la France.
Un acte d’accusation américain prête à Alexander Vinnik 21 chefs d’accusation, allant de l’usurpation d’identité à la facilitation du trafic de drogue en passant par le blanchiment d’argent. Il a tenté sans succès d’être extradé vers la Russie, où il est soupçonné de fraude de moindre importance.
Source : Zdnet