Selon une récente étude de Chainalysis, la part des transactions en crypto-monnaies associées à des activités criminelles a fortement diminué en 2020.
Les escroqueries, les ventes sur le dark web et les attaques par ransomware sont les principales activités sources de transaction illicites.
Activité criminelle en baisse
Selon l’étude de Chainalysis, l’activité criminelle liée aux crypto-monnaies a chuté à 0,34% du volume mondial de transactions, soit environ 10 milliards de dollars. En 2019, l’activité criminelle représentait 2,1% de tout le volume de transactions, soit environ 21,4 milliards de dollars.
L’étude souligne que les escroqueries ont été moins nombreuses en 2020 notamment avec le démantèlement du Ponzi chinois PlusToken qui a opéré jusqu’en 2019.
Quels types de criminalité sont à l’origine des 0,34% de transactions associées à des activités illicites en 2020 ? Comme c’était le cas en 2019, les escroqueries (ou « scam ») représentent la majorité des crimes liés aux crypto-monnaies, soit 54% de l’activité illicite. Les ventes sur le dark web et les attaques par ransomware arrivent respectivement en deuxième et troisième position.
Mise en perspective
L’étude de Chainalysis tord une nouvelle fois le cou aux préjugés. En effet, les flux illicites en Bitcoin (BTC) et en crypto-monnaies représentent une partie infime du volume de transactions. Les récentes déclarations de Christine Lagarde, qui appelle à une réglementation mondiale du Bitcoin, peuvent surprendre si celle-ci sont mises en perspective. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) avait expliqué que le Bitcoin avait mené à « des affaires loufoques et des activités de blanchiment d’argent totalement répréhensibles ».
La virulence du propos démontre peut-être une certaine méconnaissance du sujet et des chiffres. En effet, la part des transactions en euros ou en dollars liés à des activités criminelles serait 3 à 5 fois supérieures que les transactions en Bitcoin.
Des chiffres qui doivent également être comparés avec le récent scandale « FinCEN » de blanchiment d’argent toléré par plusieurs établissements bancaires. Ainsi, cinq grandes banques (JP Morgan, Deutsche Bank, Standard Chartered, Bank of New York et HSBC) auraient validé plus de 2 000 milliards de dollars de transactions suspectes entre 1999 et 2017.
De quoi tordre le cou au cliché, porté par le caractère décentralisé des cryptos et l'absence de régulation à l'échelle internationale, selon lequel les crypto-monnaies seraient plus « criminelles » que les monnaies traditionnelles
Source : The Block, Chainalysis