La crypto-monnaie est particulièrement énergivore © Bitcoin
La crypto-monnaie est particulièrement énergivore © Bitcoin

140 térawattheures d'électricité à l'année, c'est la monstrueuse consommation énergétique qu'aurait le Bitcoin selon Statista. Une donnée qui ajoute de l'eau au moulin des détracteurs de la crypto-monnaie.

Dans un contexte de réduction de la consommation d'énergie globale afin de répondre au mieux aux objectifs climatiques mondiaux fixés pour l'horizon 2100, le Bitcoin serait bien inspiré de trouver des alternatives moins énergivores pour ses mineurs.

« C'est pas Versailles ici ! »

Ce n'est certainement pas une surprise pour celles et ceux qui s'intéressent au Bitcoin, peut-être davantage pour les néophytes des crypto-monnaies. Déjà pointé du doigt pour sa consommation électrique au sein même du cercle des monnaies virtuelles, dont il représenterait à lui seul les deux tiers, le Bitcoin a un bilan énergétique global pour le moins défavorable.

Évaluée à 140 TWh, la consommation d'électricité annuelle du Bitcoin est monstrueuse, par exemple plus de 10 fois supérieure à celle de Google, et grimpe même à 148 TWh selon les estimations du Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index. Une autre comparaison inquiétante concerne les consommations énergétiques annuelles entre la crypto-monnaie et l'ensemble des datacenters de la planète, qui ne consomment « que » 50 TWh de plus.

C'est bien la peine de démultiplier les messages pour nous inciter à vider nos boîtes mail afin de soulager ces mêmes datacenters et réduire leur consommation électrique. Si le geste est plus que nécessaire, il semble bien vain face à ces bilans énergétiques.

La consommation électrique du Bitcoin ne cesse de s'accroître © Statista
La consommation électrique du Bitcoin ne cesse de s'accroître © Statista

Le bilan énergétique des crypto-monnaies en question

Les comparaisons avec le Bitcoin donnent le tournis : s'il était un État, il serait classé au 29e rang mondial pour sa consommation électrique, deux fois plus élevée que celle du Bangladesh, un pays de 165 millions d'habitants. Bien sûr, celle-ci reste à des années lumières de la consommation d'électricité de la Chine, 98 fois plus élevée, mais il n'empêche que le bilan énergétique des crypto-monnaies pose question.

Le Bitcoin paie notamment son mode de fonctionnement particulièrement énergivore, celui-ci s'appuyant sur des ordinateurs très puissants utilisés par les mineurs pour valider un maximum de transactions. Dès lors, c'est tout le modèle de mining de cette monnaie virtuelle qu'il faudrait revoir.

Devrait-on donc miser sur des crypto-monnaies plus vertueuses ? Si le Bitcoin est particulièrement vorace, aucune de ces monnaies n'est parfaitement verte. Par exemple, Chia, décrite comme moins vorace au niveau énergétique avec un farming basé sur le stockage, mène à une explosion de la demande en disques durs et SSD, tout en réduisant considérablement la durée de vie des seconds.

Le bilan énergétique des crypto-monnaies pourrait faire encore couler beaucoup d'encre dans les années à venir, tout comme la spéculation qui entoure ces monnaies virtuelles. Après un mois d'avril 2021 compliqué, le cours du Bitcoin remonte actuellement pour atteindre les 45 975 euros.