La star de téléréalité et femme d’affaires Nabilla Benattia a récemment écopé d’une amende de 20 000 euros de la part de la DGCCRF, le service de la concurrence et de la répression des fraudes. Sa faute ? Avoir vanté les mérites du Bitcoin dans une vidéo de 2018, sans préciser qu’il s’agissait d'une publicité sponsorisée.
Promouvoir des produits financiers à un large public est devenu monnaie courante chez les influenceurs, ce qui a justifié la création d’une force spéciale qui traque ce genre de dérives promotionnelles.
« Vous pouvez y aller les yeux fermés »
C’est officiel : la téléréalité et les vedettes qui la composent peuvent être aussi bien dommageables pour votre cerveau que pour votre porte-monnaie. C’est du moins ce que pensent les autorités financières françaises qui se sont mises à traquer activement la promotion de plateformes de trading par le biais de réseaux comme Snapchat.
En France, il est possible de faire de la publicité pour ces instruments financiers, à condition de préciser qu’il s’agit d’un sponsor. La faute de Nabilla était de faire la promotion du Bitcoin et d’un partenaire d’eToro, avec sa verve habituelle : « Vous pouvez y aller les yeux fermés », proclamait la star de la télé, en parlant de l’investissement des crypto-monnaies.
La formule pourrait faire sourire, si elle n’était pas destinée à un public très large, souvent de très jeunes gens sans aucune expérience financière. Cette amende de 20 000 euros, une bagatelle pour la fortune toujours croissante de Nabilla, sert surtout d’avertissement aux autres influenceurs qui voudraient faire leur blé sur la promotion de devises hautement volatiles.
L’émergence des « finfluenceurs »
Pour couper court à ce genre de publicités trompeuses, la solution la plus efficace est de bloquer le compte Instagram de ces vedettes que l’on surnomme désormais des « finfluenceurs », contraction hasardeuse des mots « finances » et « influenceurs ». Maeva Ghennam et Milla Jasmine en ont également fait les frais et ont perdu leurs 3 millions d’abonnés de façon temporaire. Même chose pour Laurent « Billionnaire » Correia, épinglé pour sa promotion déguisée du site de trading IronFX et banni de Snapchat le 1er octobre.
Les liens entre la téléréalité et le monde de l’argent n’ont rien de surprenant. Ce que la DGCCRF met en exergue, c’est la capacité malsaine des influenceurs à montrer des signes extérieurs de richesse qui donnent à la jeunesse des envies de succès rapide, quitte à perdre beaucoup d’argent.
Source : Le Monde